Cette année, après la première édition à Rome, puis celle de Lourdes en 2019, et avant de retourner à Rome en 2025 pour le « Jubilé des Pauvres », l’association Fratello a organisé plusieurs rassemblements, dans le monde entier, pour nous retrouver sous la protection de Marie.
En France, ces événements ont eu lieu à Lourdes, au sanctuaire Notre-Dame du Laus, à Notre-Dame de Boulogne, à Taizé, à Marseille, à Lyon et à Pontmain.
J’ai eu l’occasion de participer au rassemblement de Pontmain les 18 et 19 novembre. Le programme du week-end était simple : vie de prière et vie fraternelle. Concrètement : Messes, repas fraternels, témoignages, louange, pétanque. C’est cette simplicité qui explique, à mon avis, la vraie joie et la grande profondeur de cette rencontre, qui recentre sur l’essentiel et invite à « découvrir toujours mieux le contenu central de l’Évangile. »[1]
Comme prêtre, cette attention aux plus pauvres me paraît prophétique et nécessaire. Elle l’a sans doute toujours été, mais à titre personnel cette préoccupation est une grâce du pontificat du pape François, qui rappelle que « nous vivons un moment historique qui ne favorise pas l’attention envers les plus pauvres »[2] et qui nous invite souvent, par l’exemple et la prédication, à ne pas détourner notre regard du pauvre, ce regard étant celui du Christ : « tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait… » (Mt 25).
L’importance de cette amitié avec les plus pauvres vient sans doute de cette grande annonce de Jésus dans la première des Béatitudes : le Royaume des cieux est à eux. C’est donc eux qui peuvent nous aider à trouver ce chemin du Royaume, à y demeurer et à y avancer chaque jour.
Etant prêtre sous le patronage de Saint Martin, sa relation privilégiée et soignée avec les plus démunis apparaît comme un bel exemple à recevoir et à imiter, et comme une préoccupation missionnaire et pastorale fondamentale, qui commence peut-être aussi simplement que dans la vie de Martin lui-même, partageant son manteau. Simplicité que nous montre Jésus dans l’Évangile, et dont j’ai pu faire l’expérience lors un week-end tel que celui vécu à Pontmain il y a quelques jours. Un sommet de ce week-end a été la rencontre finale (en visio…) entre tous les lieux de rassemblements, plus d’une quarantaine dans le monde entier, où nous avons prié Marie et rechanté l’hymne de Fratello « Nous voici, Église notre mère », nous rappelant que la vraie joie nous est bien donnée par l’Église.
Dans les jours qui viennent, c’est aussi le mystère de la pauvreté du Christ que nous regardons en commençant la préparation des crèches dans nos maisons et nos églises… Que son exemple nous invité à la pauvreté du cœur et à une relation de charité simple et profonde avec nos frères les plus pauvres.
Don Jérôme
[1] Message du pape François pour la 7ème journée des pauvres – 2023
[2] idem