La transformation Pastorale
16 février 2024
Don Henri nous présente des initiatives missionnaires de la paroisse de Fayence pour aller aux périphéries à la suite de l’invitation du pape François.
Le Pape François dans l’exhortation apostolique, « La joie de l’Évangile » invite l’Église à une conversion pastorale : « J’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. »[1]
Nous entendons parler de nouvelle évangélisation (saint Jean-Paul II) depuis de nombreuses années, maintenant de conversion pastorale et missionnaire, concrètement quels sont les enjeux et les moyens pour y parvenir ?
En fait, nous pouvons dire que tout part du grand envoi en mission prononcé par Jésus : « Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples, on les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, en leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. »[2]
Ce que Dieu attend de nous, comme baptisé, comme chrétien, ce n’est pas simplement de vivre notre foi, d’être des disciples de Jésus. Mais ce que Dieu attend de nous, c’est non seulement d’être ses disciples, de vivre de notre foi, de nous laisser guider par le Seigneur, mais aussi de transmettre ce trésor au monde et donc d’être missionnaire. Nous sommes tous invités à devenir des disciples-missionnaires.
Le monde qui est loin de nos églises qui ne pratique pas, que le pape François appelle les périphéries, est en attente de ce trésor extraordinaire, que nous avons la chance de posséder (se savoir créé, sauvé, accompagné par l’amour de Dieu). Notre mission est donc de leur permettre de découvrir ce trésor.
Cet aspect-là n’est pas nouveau, il a toujours été intrinsèque à la foi chrétienne. Le chrétien a toujours été invité à posséder cette richesse et à la transmettre au monde. La nouveauté vient du fait que le monde actuel n’a plus la capacité de venir vers l’église et de se laisser transformer. Ce que le pape nous invite à faire, c’est de nous transformer, nous, pour pouvoir permettre à ces gens éloignés, à ces périphéries de s’approcher de l’Église. Ce n’est pas à eux de devenir comme nous, mais à nous de nous adapter à eux pour permettre à ces périphéries de rencontrer le Christ. C’est une véritable conversion. Une conversion personnelle, une conversion paroissiale, une conversion des structures.
Pour mieux comprendre cette conversion, voici l’exemple de ce que nous avons mis en place dans notre paroisse lors de notre messe du dimanche. Nous n’avons pas réfléchi en fonction de nos paroissiens, mais nous avons réfléchi en fonction de ceux qui n’étaient pas là. Nous nous sommes posé les questions. De quoi ont-ils besoin ? Qu’est-ce qui leur permettrait de rencontrer Jésus pendant la messe ? Qu’est-ce qui les fait fuir et que nous devons enlever ?
Voici ce que nous avons alors mis en place :
Une équipe d’accueil dynamique et chaleureuse (le but est que chaque personne se sente accueillie, se sente importante, attendue.)
Une liturgie pour les enfants (si les enfants sont heureux de venir à la messe, les parents suivront.)
Nous avons adapté les chants, pour qu’ils correspondent plus à la culture actuelle. Pour que les gens loin trouvent ça beau.
Nous projetons les paroles des chants avec les prières importantes qui ne sont pas connus. (Notre père, je confesse à Dieu…)
Nous animons plus particulièrement certains moments de prière, telles que la prière d’action de grâces à haute voix.
Les homélies des prêtres sont travaillées pour ne pas être moralisatrices, pour être accessibles à tous, et en même temps très nourrissantes.
À certaines messes, que nous appelons des Messes d’évangélisation (Confirmations, baptêmes, Première Communion…), nous intercalons les paroissiens avec des places vides pour accueillir les nouveaux. Nous donnons comme mission aux paroissiens d’accueillir d’accompagner de prier pour ces personnes qui ne connaissent pas encore le seigneur.
Bien sûr, ce n’est qu’un exemple. Il faut adapter à chaque lieu à chaque particularité. Mais avec cet exemple, nous comprenons mieux ce que l’Église attend de nous aujourd’hui comme chrétien, devenir inventif, mais surtout de garder cette priorité de l’évangélisation, de s’adapter aux plus petits, aux plus lointains. On peut le faire dans chaque espace de notre existence. Notre famille, notre travail, notre paroisse (et dans celle-ci, chaque service peut être transformé pour être plus tourné vers l’autre.)
Don Henri DECOUDUN
Curé des paroisses du pays de Fayence
[1] Evangelii Gaudium 25
[2] Mt 28, 19-20