Au début de ce mois de Novembre et à l’approche des traditionnelles assises de la Communauté Saint-Martin, réunissant tous les membres de la communauté, c’est l’occasion pour nous de redécouvrir la figure de saint Martin à la lumière de la miséricorde divine, lui que la tradition orientale désigne comme le « miséricordieux ».
Une telle démarche n’est pas destinée à évoquer le passé avec nostalgie en cherchant à le reproduire sans discernement. Le Cardinal Newman a montré que l’avenir de l’Église est « développement », déploiement, mais non répétition ou révolution. L’Église est un corps vivant dont la croissance implique de façon simultanée un approfondissement de ses racines (comme fidélité aux dons reçus, et garantie de sa fécondité) et un élargissement de sa « parure » (comme promesse et audace dans l’Esprit). Les circonstances, les mentalités, les opportunités changent. L’Église semble changer. Elle change tout en demeurant elle-même, car elle unit en elle ce qui est uni dans le Christ : la vérité et la vie.
En évoquant saint Martin, nous ne chercherons pas une méthode ou des recettes à appliquer, mais nous nous approcherons d’un témoin du Christ qui fut attiré irrésistiblement par le feu qui habite son Coeur. Le secret de Martin se trouve dans ce buisson ardent qui marque au fer rouge son existence, la conquiert et la conforme à celle de Jésus-Christ, vérité définitive de sa vie. Oui, Martin est un homme embrasé du feu divin. Cette vive flamme d’Amour l’animait intérieurement pendant ces temps de solitude à Ligugé ou à Marmoutier, rayonnait de son ermitage pour éclairer les chrétiens et les païens, réchauffait les pauvres de tout genre à Amiens ou à Tours, irradiait avec tendresse et fermeté sur ses frères de communauté. Ce qui est grand chez cet homme, c’est qu’il s’est laissé saisir et gagner par ce Feu divin. Martin connait sa pauvreté. Il sait qu’il ne peut rien sans l’Esprit, qu’il n’est rien sans l’élan d’Amour du Père et du Fils. Il est très conscient qu’il reçoit tout de Dieu et que sa fécondité apostolique consiste à se laisser guider par l’Esprit.
À son école, découvrons que seule la charité sauve, guérit, éclaire, réchauffe, édifie, pacifie et unifie les hommes et les sociétés. En un mot elle est TOUT, et Martin en a été le témoin émerveillé. En nous mettant à son école, nous voudrions devenir plus fidèles au Don reçu de Dieu, davantage confiants dans sa grâce, plus missionnaires et donc plus charitables, afin d’approfondir notre propre identité, notre place et donc notre mission au sein de l’Église.
Aidez-nous, chers amis, à répondre généreusement et joyeusement à cette invitation de la Providence !