décembre 2024
« Le temps de l’Avent est par excellence celui de l’attente, tant il est vrai que nous regardons le Seigneur qui vient. »
À chaque nouvelle année liturgique, le verbe « venir » se conjugue de plusieurs manières. À l’appel du prophète Isaïe – « Venez, marchons vers la montagne du Seigneur » – répond le cri de notre cœur : « Viens, Seigneur Jésus, nous délivrer ; viens, ne tarde pas ; viens en nos cœurs. » C’est la manifestation que notre histoire d’amour avec le Seigneur est appelée à recommencer chaque année, avec un nouvel élan : nous allons l’un vers l’autre, comme des amis ou des fiancés, mus par l’amour.
Le temps de l’Avent est par excellence celui de l’attente, tant il est vrai que nous regardons le Seigneur qui vient. L’adventus traduisait le terme grec « parousia » et désignait ainsi, dans les mœurs politiques de l’Antiquité, l’arrivée d’un fonctionnaire royal ou impérial bien placé, voire du roi ou de l’empereur lui-même. Pour nous, c’est le triple avènement du Fils de Dieu, dans la nuit de Noël, que nous attendons avec hâte : le premier avènement, dans la chair, il y a deux mille ans, dans l’humble étable de Bethléem ; le deuxième avènement, dans la gloire, à la Parousie, la fin des temps ; entre les deux, un avènement intermédiaire, dans la grâce, en nos âmes.
En nous rappelant l’Incarnation de Jésus et nous levant les yeux vers son retour, c’est cette venue intermédiaire et quotidienne, que nous préparons, en apprêtant notre âme avec le même soin que celui que nous déployons pour décorer nos maisons et nos rues de leurs guirlandes, de leurs sapins et de leurs crèches. Pour nourrir notre attente, deux points d’appui nous sont précieux :
Que ce goût du silence nous guide dans ce mois souvent marqué par les frénésies des achats.
Il peut entourer, avec un grand profit, tout ce que nous faisons : prière, temps de qualité avec nos proches, préparation de nos cadeaux…
Au milieu de cet Avent, reprenons donc notre route vers Bethléem pour être prêts à accueillir le Messie, Roi d’Israël et Sauveur des Nations, comme les bergers et les mages, dans la vraie joie de Noël, celle qui se trouve dans le silence de la prière, l’humilité de la conversion et la générosité du service.
Comment favoriser cette marche vers Noël ? Le climat favorable est celui du silence. En cette période liturgique, peut-être la plus belle de l’année, tant son climat est simple et unifié par l’harmonie des chants, des prières et des textes bibliques, tant de fois entendus et proclamés, sans jamais nous lasser, l’enjeu est la garde du cœur. Marie est notre modèle, puisqu’elle conserve tous les événements qui lui arrivent en son cœur.
Si l’ascèse de l’Avent diffère de la pénitence du Carême, par son intensité, c’est parce que son but premier n’est pas de maîtriser nos mauvais penchants, mais de favoriser notre vie intérieure, de préparer, au centre de notre âme, la place royale pour l’Enfant-Jésus qui va naître.