Saint Martin soldat du Christ
Ce qui caractérise Martin, c’est donc la vertu de constance ou de persévérance liée au continuel combat spirituel que doit mener tout disciple du Seigneur.
L’activité pastorale de Martin se déroule dans le contexte de la lutte anti païenne due au statut de religion d’état du Christianisme, elle se présente comme un combat spirituel pour planter en Gaule la croix du Christ. Le fondement sur lequel se construit cette spiritualité, c’est le christianisme militant vécut par un laïc militaire dont l’expérience fut comme le terrain naturel à l’exercice des vertus de disponibilité, obéissance et pauvreté. Son passage de la profession militaire à la vie monastique, de la cléricature à l’épiscopat s’opère comme un approfondissement logique des exigences de la « militia Dei ».
L’action caritative de Martin, n’est pas l’expression d’une émotion de situation devant la misère des hommes mais bien le fruit concret d’une constante volonté habituellement encline au bien.
Il apparaît alors nécessaire de creuser en nous cette soif et cette faim de justice dont parlent les Béatitudes et qui marquèrent les « charités » de Martin. Justice à l’égard des hommes, justice à l’égard de soi, justice à l’égard de la Communauté, justice à l’égard de l’Eglise.
C’est dans le combat spirituel que la constance et la persévérance de Martin se manifestent.
Ce combat spirituel va revêtir plusieurs formes : duel personnel contre la tentation, action charitable pour arracher quelqu’un à Satan, lutte contre la fausse mystique, thaumaturgie fonctionnelle pour soutenir l’action évangélisatrice et, enfin, exercice de la patience allant de la charité de compassion à l’humilité.
Demandons la grâce de recevoir ou de fortifier en nous la vertu de persévérance et de constance dont saint Albert le Grand dans son écrit, « le paradis de l’âme », dit :
« Il y a la constance véritable et parfaite, lorsque rien ne peut détourner l’homme de la perfection, ni le bonheur, ni l’adversité… Il a la constance véritable, celui qui ne cesse jamais de louer Dieu… Mais ce qui doit nous exciter davantage à la constance, c’est l’obstination des juifs et des hérétiques, et l’audacieuse persévérance des méchants dans leur malice…Une preuve de la véritable constance, c’est de ne point se relâcher en tout ce qui plaît à Dieu. »