Rentrées des paroisses : vivre ensemble une vraie rentrée
Vendredi 11 septembre 2020
La plupart des paroisses font leur rentrée ce dimanche, dans un contexte sanitaire et social particulier. Alors que les prêtres de la Communauté Saint Martin sont au service d’une trentaine paroisses en France et à l’étranger, rencontre avec don Erwan, nouvellement nommé curé de Saint-Etienne, à Châlons-en-Champagne.
La rentrée qui vient s’annonce-t-elle différente des précédentes ?
Elle n’est en fait pas si différente car il y a bel et bien une année à lancer ! En revanche, là où elle diffère, c’est dans l’attente réelle pour beaucoup que la vie redémarre, après six mois de ralentis. Le défi cette année est aussi de réussir à vivre ensemble une rentrée paroissiale qui soit une vraie rentrée, avec la prudence requise par le contexte.
Comment s’organise une rentrée pour un curé ? Quelles sont vos priorités ?
Dans mon cas personnel, puisqu’il s’agit d’une nouvelle charge, beaucoup de choses sont déjà planifiées – je remercie vraiment don Bruno qui m’a précédé. Je peux seulement témoigner de l’organisation d’un nouveau curé, et de ce point de vue la rentrée consiste en beaucoup de rencontres avec tous ceux qui sont investis sur la paroisse. C’est de là que naitront les possibles futurs projets : on n’écrit pas l’avenir à la place de Dieu ! Par contre ce qui intéressant, c’est d’inscrire ces projets dans une dynamique, avec des priorités. La première pour Chalons, c’est la mise en application de l’Evangile, et donc de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. Concrètement, cela signifie soigner la liturgie et les propositions liées à la vie de prière, et travailler au climat fraternel de la paroisse. La deuxième, qui liée à la première, est d’arriver à garder la dimension communautaire de la vie chrétienne, avec toutes les contraintes actuelles.
Justement, la fraternité est-elle encore possible dans un monde où la distanciation sociale est de rigueur ?
En tout cas notre pape nous y invite ! Sa prochaine encyclique, « Tous frères », ira je pense en ce sens. Le postulat de départ, c’est que cette fraternité existe. Ensuite, il faut trouver les moyens de la vivre.
Au niveau personnel c’est encore assez simple : visites, appels, … Communautairement, il faut aussi je crois oser proposer des moments fraternels pour que les gens puissent se retrouver. Par exemple, un apéritif après la messe en extérieur peut se dérouler de manière relativement distanciée. C’est important notamment pour les nouveaux arrivants d’avoir de telles occasions.
La difficulté reste pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas sortir. C’est une vraie difficulté : la vie chrétienne est incarnée et communautaire, et les moyens à disposition sont souvent virtuels et individuels. Or c’est ensemble que la foi se vit ! Nous nous devons de n’oublier personne et cela fait partie des défis auxquels nous allons devoir répondre ces prochains mois.