Dans quel état d’esprit êtes-vous, à quelques jours maintenant de cette grande étape dans votre vie de prêtre ?

Nous sommes tous très émus et heureux à l’approche de cette grande étape ! Pour ma part je sens une grande joie et une grande paix. C’est certain que cela me peine de savoir que beaucoup de personnes qui désiraient être présentes ne le pourront pas et il y a là certainement un sacrifice à offrir. D’un autre côté, cela recentre les choses sur l’essentiel : le Christ qui vient nous donner son sacerdoce. Il y a une forme de solitude poignante qui évite de se perdre dans les mondanités et qui nous prépare sans doute à ce que le Christ veut pour nous.

Avec votre ordination prennent fin de longues années d’études au séminaire. Que retiendrez-vous de ces années ?

Le temps ! Je retiens qu’il faut du temps et de la patience pour voir l’œuvre de Dieu se faire. Dieu est un artiste très lent, il faut des années avant que l’on puisse comprendre le dessein qu’il est en train de préparer… et nous avec Lui ! Je retiens également la joie de la fraternité, le bonheur (et parfois l’aridité) de la vie avec Dieu, dans le silence, dans l’étude.

D’où vient votre vocation ?

A dix ans, j’ai demandé à Dieu un signe et il me l’a donné. Ensuite, pendant longtemps j’avais peur de regarder en face cet appel, mais à chaque fois que je descendais en vérité dans mon cœur, je connaissais la réponse. Je ne dirais pas que ma vocation commence maintenant mais il y a un vrai renouveau avec l’ordination, un appel à lâcher totalement prise pour laisser Dieu faire. Dans le sacerdoce il y a quelque chose d’immense, quelque chose qui me dépasse infiniment et qui pourtant passe par des choses très simples et très humaines. D’un côté Dieu veut notre action, de l’autre c’est Lui qui agit. Comprendre cela est très libérateur, cela permet de se centrer sur l’unique pasteur des âmes, le Christ. J’ai une grande gratitude et pour cet appel et parce que je sais qu’il sera toujours là. J’ai la certitude qu’avec Lui ma vie sera belle et remplie.

Vous allez être appelé au service d’un diocèse. Qu’est-ce que cela signifie pour vous, en tant que membre d’une communauté ?

Je peux regarder les choses de manière très humaine, en me disant, « tiens c’est tel diocèse, avec des prêtres de ce type-là, des fidèles plus ou moins comme ceci ». Et c’est vrai qu’il faut connaître l’identité du diocèse où l’on sert, c’est important. Mais j’attends surtout de découvrir les personnes, des visages à découvrir… Aimer et servir ! L’Église n’est pas une idée, l’Église est dans des personnes concrètes. Ce sont ces visages qui forment l’Église et donnent du prix à notre ministère, que ce soit à Cuba, à Biarritz ou à Sarcelles.