Pour un Noël plein d’Espérance
Mercredi 9 décembre 2020
Alors que nous sommes entrés dans le temps de l’Avent, en route vers une fête de Noël marquée par une période compliquée, comment pourrons-nous célébrer cette fête cette année ? Don Jacques nous apporte quelques éléments de réponse pour vivre un Noël plein d’Espérance…
Parler d’un Noël plein d’Espérance n’est-il pas difficile à entendre pour bon nombre de personnes en ces temps compliqués ?
En leur temps, le recensement décrété par l’empereur Auguste n’était pas pour simplifier la tâche de Marie et Joseph avant l’enfantement, ni même l’encombrement de la salle commune. Et pourtant, c’est ce qui permettra à Jésus de naître à Bethléem dans une mangeoire, accessible à tous, y compris aux bergers les plus pauvres. On voit bien la capacité de Dieu à faire contribuer à son dessein, même ce qui semble à première vue l’entraver. Comme dit le pape François : « Bethléem est le remède à la peur, parce que malgré les ‘‘non’’ de l’homme, là Dieu dit pour toujours ‘‘oui’’ : pour toujours il sera Dieu-avec-nous » (Noël 2018). Alors oui, bien que la situation soit dure pour beaucoup, nous pouvons être sûrs que Dieu saura frayer son chemin parmi les obstacles pour venir jusqu’à nous.
Ces derniers temps ont été marqués par des divisions au sujet du retour de la messe. A l’approche de Noël, comment apaiser ces tensions ?
Autour des manifestations pour la défense de la messe, on a évoqué une division au sein-même de l’Église entre les catholiques « pieux » et les catholiques « sociaux ». Comme nous y invite souvent le pape, il ne faut pas fuir ce genre de conflit. Il faut en profiter pour avancer vers un plan supérieur où l’unité peut se faire sans syncrétisme ou absorption. Il y a, dans l’encyclique Deus Caritas Est de Benoît XVI, des pistes de méditation intéressantes sur les trois tâches de l’Église « qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre » (n° 25) : l’annonce de la Parole de Dieu, la célébration des Sacrements et le service de la charité ; ou sur l’unité de l’Amour de Dieu et du prochain (n°16-18). Il me semble que Noël, avec toute sa symbolique autour de la lumière, est un bon temps pour contempler le mystère de la charité et l’unité de l’Église dans la charité, tout en admirant la diversité des vocations de chacun à faire briller particulièrement un aspect de cette « charité intégrale » que nous sommes tous invités à vivre.
A quoi nous invitent les événements de ces dernières semaines ?
Nous nous sommes réjouis du travail du Conseil d’Etat rappelant la liberté de culte et distinguant par-là nos messes des activités commerciales. Ce serait un comble que, maintenant, nous-mêmes rabaissions, en quelque sorte, les messes au rang d’activité mondaine ! Le culte est un acte fait à la gloire de Dieu. Mais sommes-nous sûrs de ne pas détourner parfois la messe pour la mettre d’abord à notre service ? Il y a, me semble-t-il, à tirer des évènements de ces jours-ci, une invitation à retrouver, ou au moins à approfondir, la gratuité de notre agir pour Dieu. Noël, c’est Dieu qui se donne gratuitement.
Au regard des événements récents, je voudrais terminer en rendant hommage à la créativité dont ont fait preuve beaucoup de pasteurs et de fidèles, les parents notamment, pendant les confinements successifs. On gardera sans doute des initiatives après. Gageons qu’il y aura encore beaucoup de créativité autour de Noël quelles que soient les conditions concrètes de vie à ce moment-là. Bon Noël à tous !