1er octobre 2024
Don Pierre-Emmanuel, Prêtre à Porto Vecchio
Le 27 septembre dernier a eu lieu la 45ème journée mondiale du tourisme. A cette occasion le Pape François a appelé à méditer sur le thème de « Tourisme et Paix ». Don Pierre-Emmanuel, prêtre nouvellement ordonné et en paroisse à Porto Vecchio depuis 2 ans, nous partage ses réflexions sur l’accueil missionnaire des touristes
La France attire encore et encore des personnes de toutes ses régions et du monde entier qui viennent découvrir ses richesses patrimoniales et religieuses. L’évangélisation, pour la France, se fait donc essentiellement encore aujourd’hui dans l’accueil. On vient en France, on vient à l’Eglise, on vient au Christ aussi quelque part. Il est évident aujourd’hui que les paroisses françaises doivent discerner comment rejoindre toutes ces populations qui, à toutes heures, viennent à l’église sauf le dimanche matin.
De plus en plus, nous voyons des cortèges de familles, couples ou retraités qui, le nez en l’air, font le tour du propriétaire comme les pèlerins des siècles plus tôt en parcourant les déambulatoires de nos abbayes, de nos cathédrales. Mais qui sont-ils, que viennent ils chercher, ou en sont-ils ? Ils sont si nombreux, et le curé ou l’équipe d’accueil ne les verront qu’une seule fois. Si l’Eglise de chair n’a pas le vent en poupe aujourd’hui, l’Eglise de pierres est avidement recherchée. Les églises demeurent un des rares lieux gratuit, public, beau, silencieux où les touristes peuvent se reposer, visiter, prier aussi.Notre Pape François en cette journée du 27 septembre a bien compris ces enjeux pour l’Europe.
« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. » Mt 8, 36
Les fournisseurs de bougies dans certaines églises peuvent témoigner, il existe une dévotion privée ou familiale. La maman en vacances finalement improvise une petite prière avec ses enfants avec ses mots. Oui, malgré peut être parfois un aspect apparemment « consommateur », toutes ces personnes viennent aussi rencontrer le divin dans nos églises. Mais alors comment faire ?
La question n’est pas simple car pour chaque église visitée, les profils de touristes demeurent infiniment variés. Tous n’ont pas besoin de la même chose : il y a le chrétien régulier, l’étranger qui ne parle pas la langue, le passionné d’architecture, celui qui vient par hasard pour s’assoir et se rafraichir, le curieux qui a pris un risque, celui qui ne veut pas entendre parler de l’Eglise, celui qui suit le groupe et subit, le nouveau convertit en recherche. Finalement, grâce à eux, nos églises retrouvent une de ses vocations médiévales perdues, un lieu de vie à toute heure et pas qu’aux temps de célébrations. Comment faire pour que tous ces visiteurs passent du vagabond au pèlerin ?
La pastorale du tourisme pourrait prendre différentes orientations :