A l’heure du confinement, les paroisses passent au 2.0
Jeudi 2 avril 2020
A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels ! Les paroisses et communautés de France et de Navarre ont dû s’adapter à ce temps de confinement qui nous a tous surpris. Après quelques jours de balbutiements, la stupeur passée, chacun s’est organisé et on a vu fleurir sur internet de nombreuses initiatives permettant aux paroisses de continuer leur pastorale, mais aussi et surtout de maintenir le lien entre tous, plus spécialement avec les plus fragiles.
Des initiatives spirituelles, mais aussi humoristiques sont nées un peu partout sur la toile.
Samedi 14 mars en fin de journée, le message tombe : tous les rassemblements sont annulés, les évêchés transmettent l’information à toutes les paroisses qui, elles-mêmes, tentent de prévenir les fidèles. En quelques heures, il faut s’organiser, répondre aux nombreuses questions, rassurer et trouver des solutions pour permettre aux paroissiens d’honorer le jour du Seigneur en ce dimanche 15 mars. Un vrai temps de désert qui s’annonce en ce temps de Carême…
« Quelle situation inédite nous afflige ! », écrit la paroisse de Meyzieu dans sa newsletter au lendemain du début du confinement. Mais après quelques jours, la stupeur fait place à l’organisation et l’on voit fleurir un peu partout sur internet des « paroisses connectées », les presbytères se transformant en véritables studios, proposant des temps quotidiens de prière communautaire, par écran interposé : offices du jour, messes, louanges, neuvaines et adorations. Puis, peu à peu, après s’être interrogés sur l’attitude à adopter, sur les interrogations que posent ce genre de situation inédite, les prêtres et les services paroissiaux ont également relancé les activités habituelles, mais cette fois en ligne, parfois même avec humour, sous forme de défis : cours de caté pour enfants et adultes, groupes de jeunes en visio conférence, ou encore mouvements de solidarité.
L’objectif est bien de maintenir le lien avec les paroissiens, plus particulièrement avec les plus fragiles, tout en respectant les consignes liées au confinement. C’est la pastorale du « coup de fil », souligne Don Antoine Drouineau qui explique avoir mis en place un réseau avec les paroissiens volontaires pour appeler régulièrement les personnes isolées. Une solidarité active et innovante qui permet une prise de conscience plus accrue des fragilités vécues, que ce soit à l’égard des aînés, mais aussi des sans-abris ou encore des familles démunies. « Il est évidemment frustrant de ne plus avoir de contact direct avec les paroissiens, mais nous restons en grande communion avec chacun d’entre eux, par la prière et au moyen de tous ces outils », avoue le curé de Meyzieux.