Que dit l’Église sur cette oeuvre de miséricorde : Pardonner les offenses ?
La miséricorde s’exprime tout d’abord dans le pardon : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; remettez, et il vous sera remis » (v. 37). Jésus n’entend pas renverser le cours de la justice humaine, toutefois, il rappelle aux disciples que pour avoir des rapports fraternels il faut suspendre les jugements et les condamnations. Le pardon est en effet le pilier qui soutient la vie de la communauté chrétienne, car dans celui-ci se révèle la gratuité de l’amour avec lequel Dieu nous a aimés le premier. Le chrétien doit pardonner ! Mais pourquoi ? Parce qu’il a été pardonné. Nous tous qui sommes ici aujourd’hui, sur la place, nous avons été pardonnés. Nous tous, dans notre vie, nous avons eu besoin du pardon de Dieu. Et puisque nous avons été pardonnés, nous devons pardonner. Nous le récitons tous les jours dans le Notre Père : « Pardonne nos péchés ; pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». C’est-à-dire qu’il faut pardonner les offenses, pardonner tant de choses, car nous avons été pardonnés de tant d’offenses, de tant de péchés. Juger et condamner notre frère qui pèche est une erreur. Non parce qu’il ne faut pas reconnaître le péché, mais parce que condamner le pécheur brise le lien de fraternité avec lui et méprise la miséricorde de Dieu, qui en revanche ne veut renoncer à aucun de ses enfants. Nous n’avons pas le pouvoir de condamner notre frère qui se trompe, nous ne sommes pas au-dessus de lui : nous avons plutôt le devoir de le ramener à la dignité de fils du Père et de l’accompagner sur son chemin de conversion.
Extrait de l’Audience générale du Pape François du 21 septembre 2016
Amen.