« Notre vie est cachée en Dieu. »
Tout d’abord saint Paul : il nous précise que « notre vie est cachée en Dieu. »
Cela veut dire que notre vie vraie est secrète, ce n’est pas celle que les gens voient ; même pas celle que nous analysons avec le premier regard de notre conscience psychologique. Notre vie vraie, elle est secrète. Elle est enfouie en Dieu c’est-à-dire dans notre cœur où Dieu réside.
Et c’est parce que Dieu réside dans notre cœur que nous avons cette capacité toujours renouvelée d’aimer, quel que soit notre âge, quelle que soit notre usure, quelle que soit notre vie passée, quelle que soit notre fonction sociale !
Comme Dieu réside au fond de notre cœur, notre cœur est illimité, sans mesure, toujours neuf, toujours prêt à se donner ! Et il en va de même pour notre vie…
Notre vie est toujours au fond de nous-mêmes dans cette intimité du cœur où réside Dieu, elle est toujours neuve, toujours capable de produire des meilleurs fruits, toujours capable de se retourner, toujours capable d’être belle… Souvenons-nous du Bon Larron qui au dernier moment, dans un acte de confiance et d’amour renverse toute sa vie pour se retrouver au Paradis !
Aujourd’hui, à travers saint Paul, c’est Dieu qui nous lance un appel : votre vie vaut la peine d’être vécue, quel que soit votre passé, quels que soient vos échecs, vos souffrances, vos handicaps de toute sorte ! Votre vie est neuve ! Aujourd’hui il nous faut prendre un nouveau départ pour une vie nouvelle.
« Recherchez les choses d’en haut, là où se situe le Christ »
Le deuxième point qu’il nous faut regarder, c’est justement comment construire cette vie, comment faire à partir d’aujourd’hui une vie neuve, une vie belle…
Saint Paul nous donne la solution en nous proposant tout simplement d’être logiques : « Recherchez les choses d’en haut, là où se situe le Christ », là où est Jésus…
Pour construire notre vie dans la paix, dans l’unité intérieure -et c’est vrai quel que soit le niveau de l’appréhension de notre vie humaine- il faut être logique avec notre pensée. Puisque nous adhérons au Christ, mort sur la croix et ressuscité dans la lumière, alors pour construire notre vie chrétienne, suivons le Christ !
C’est la meilleure manière de construire notre vie en étant dans la paix intérieure : agissons en fonction de notre pensée, agissons en fonction de notre foi, posons les actes qui sont en cohérence avec notre adhésion du cœur et de l’esprit !
Nous savons que si nous marchons derrière le Christ, nous arriverons à la Vie puisqu’Il est la Vie, -Il nous le prouve aujourd’hui !- et qu’Il est venu pour nous la donner.
« Il allait, passait et faisait le bien. »
Nous savons qu’en faisant le bien nous trouverons aussi le Christ puisqu’Il est LE Bien : « Dieu est amour. »
Donc aujourd’hui, jour de Pâques, c’est le moment ou jamais de prendre un nouveau départ dans la vie en direction du Christ, c’est-à-dire en direction de la Vie, en direction du Bien.
L’Église n’est pas rétrécissante, elle n’est pas restreignante, elle n’est pas négative ! Elle nous ouvre au contraire la porte de la Vie, la porte du Bien, elle nous incite à trouver la Vie en faisant le Bien, elle nous incite à vivre pour le Bien et à faire le Bien pour la Vie. Comme le Christ : « Il allait, passait et faisait le bien. »
C’est tout ce qu’on nous demande. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est simple à retenir comme devise : faire le bien, être un homme de bien, être un homme qui pacifie, être une femme qui donne, qui soit juste, qui soit droite…
« Le Christ votre vie… »
Le troisième point, qui est aussi important, c’est encore saint Paul qui nous le donne : Oui le Christ est vraiment votre vie.
Mais comme conséquence cela va très loin parce que nous ne sommes jamais seuls. La preuve nous avons une famille, des amis, des concitoyens, nous avons une fonction, une profession, nous avons des enfants. Donc si le Christ est vraiment ma Vie, Il peut être aussi, à travers moi, la Vie des autres.
C’est pourquoi il y a dans la fête pascale un appel de Dieu qui va nous donner une fonction précise, fondamentale.
Au-delà du linceul que Jean et Pierre découvrent au tombeau, « bien rangé avec les bandelettes du visage bien à part, là où elles étaient à leur place », et qui représente, comme les études des scientifiques l’ont montré à maintes reprises, le visage et le corps du Christ, au-delà de ce linceul qui est en quelque sorte le signe de la Résurrection, ce drap à travers lequel le Christ est passé en laissant Son empreinte comme une photographie, il y a un autre linceul, une autre photo, une autre révélation de Jésus : et c’est notre âme !
Ce ‘linceul’-là est vraiment beaucoup plus prégnant pour nos frères, pour ceux qui nous entourent. Cette photo-là est encore plus convaincante que le linceul de lin pour montrer que le Christ est vraiment ressuscité, pour montrer que la vraie Vie, nous la trouvons effectivement dans l’Evangile.
Soyons des hommes du bien en faisant bien le bien !
Au-delà du linceul, au-delà de ce signe sensible et finalement limité parce que justement il est physique, il y a notre signe à nous, spirituel, incalculable, illimité !
Rendons présent le Christ au monde comme une photographie dans notre âme par notre vie, dans notre vie !
C’est la meilleure manière d’être signe, d’être preuve de la Résurrection du Christ, d’être preuve que le Christ est la Vie, d’être preuve qu’Il nous appelle à la Vie en faisant le Bien…
C’est la grâce que nous nous souhaitons les uns aux autres : prendre force, et courage aujourd’hui dans la cérémonie de Pâques, et particulièrement dans la réception de l’Eucharistie.
Nous sommes appelés à la Vie, nous sommes appelés au Bien, nous sommes appelés à être témoins de la Vie et du Bien pour notre propre bonheur, pour la joie de nos enfants, la joie de nos familles, la joie de tous ceux qui nous entourent et dont nous sommes responsables.