Le déconfinement arrive en plein mois de Marie.
Comment peut-elle nous aider à vivre au mieux cette période ?

Le mois de Marie intervient comme chaque année durant le temps pascal et au cœur du printemps. Ce n’est pas un hasard : Marie est toujours du côté de la vie ! Nous aussi, nous commençons à reprendre vie : une vie sacramentelle, une vie sociale… Mais nous sentons aussi que cette vie est fragile. En effet, beaucoup de personnes ont souffert durant ce confinement. Beaucoup de vies ont été abîmées, que ce soit par la solitude, la pauvreté, la tristesse ou le péché. Quand on regarde Marie, depuis l’Annonciation jusqu’à la Croix, nous découvrons que la vraie vie n’est pas du côté de l’agitation ou de la précipitation. La vie grandit par l’écoute, la charité fraternelle, la gratuité, la consolation. Le risque du déconfinement, ce serait le “chacun pour soi”. Nous risquons de passer d’une vie confinée à une vie étriquée… C’est en vivant, comme Marie, pour son Fils et pour les autres que nous pourrons vivre à 100% !

A quoi le mois de Marie nous invite-t-il tout spécialement en cette période de crise ? Qui plus est privés du sacrement de l’Eucharistie ?

Comme le dit Saint Augustin : “Marie a conçu le Verbe dans la foi avant de le concevoir dans la chair.” Marie nous invite d’abord à la foi. Elle fait grandir en nous le désir du Christ et ramène tout à son Fils. C’est ce que Bernadette a découvert dans chacune des apparitions de Lourdes. Bernadette n’avait pourtant pas fait sa première communion. Elle était en retard dans sa formation chrétienne… Ça ne l’a pas empêchée d’être la messagère de l’Immaculée Conception ! Permettez-moi une remarque provocatrice : Marie et Bernadette ont vécu des années sans l’Eucharistie. Cela veut-il dire que nous pouvons nous passer de ce sacrement ? Non, bien sûr. Cela signifie que leur vie était déjà une vie “eucharistique”, c’est-à-dire une vie donnée, totalement tournée vers Dieu et vers les autres. Comme Marie et comme Bernadette, c’est par la foi que nous porterons la vie autour de nous ; c’est par la foi que notre joie sera communicative. Si nous avons le secours de l’Eucharistie, c’est une chance ! Mais si nous en sommes privés, cela ne signifie pas que tout est perdu !

Comment le sanctuaire de Lourdes s’apprête-t-il à vivre le déconfinement ?

Lourdes est à la fois le sanctuaire de l’Immaculée et le centre mondial de la prière. On y prie avant tout la prière du pauvre, le chapelet, celui-là même que Marie tenait dans ses mains et que Bernadette priait lors de leur rencontre. Dès le début du confinement, les chapelains du sanctuaire de Lourdes – au total, une vingtaine de prêtres et de religieux de différentes communautés – ont mis en place une prière continue à la Grotte de Massabielle. L’enjeu était de permettre à des millions de personnes à travers le monde de pouvoir s’unir à la célébration de la Messe et à la prière du Rosaire. Nous attendons que les pèlerins puissent revenir peu à peu. Mais d’ici là, la prière ne va pas cesser ! Quand les grandioses processions reprendront, elles seront portées par une ferveur encore plus grande, parce que Marie nous aura fait grandir dans la foi et que nous voudrons lui dire “merci !”