Le dimanche du Bon Pasteur
Les 20 et 21 avril, les séminaristes se rendent dans plusieurs paroisses desservies par la Communauté Saint-Martin, pour fêter le dimanche du Bon Pasteur. Objectif double de cette rencontre spirituelle et fraternelle : inviter les chrétiens à prier pour les vocations et se plonger, l’espace d’un week-end, dans la vie de service à laquelle ils sont appelés.
19 avril 2024
don Antoine Barlier + prêtre
Au milieu du temps pascal, c’est la figure si émouvante du Bon Pasteur que la liturgie place devant nos yeux : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. » Le thème du berger est déjà présent dans l’Ancien Testament : le Seigneur est le berger de son peuple, Israël. Mais, de même que l’amour de Dieu s’adresse, dans le Nouveau Testament, à chaque personne, d’une manière plus intime, de même, Jésus n’est pas seulement berger d’un troupeau d’anonymes, mais pasteur de chaque âme, pour conduire le troupeau – tous et chacun – vers les pâturages de la vie éternelle.
Qu’est-ce que cette image, employée par le Seigneur lui-même au chapitre 10 de l’évangile selon saint Jean, nous apprend de lui ?
- Le « Bon Pasteur » ou « vrai berger » n’est pas mercenaire, parce qu’il donne sa vie pour ses brebis. Toute la vie du Seigneur est orientée vers l’heure de la Croix, là où le don total par amour triomphe du mal.
- Le Bon Pasteur connaît chacune de ses brebis et celles-ci le reconnaissent comme leur berger, en entendant sa voix. L’amitié entre le Christ et nous est une relation d’amitié, de confiance et de connaissance mutuelle.
- Le troupeau du Seigneur n’est pas fermé. Si la mission du Christ, le seul Pasteur, a pour but de réunir tous les hommes en un seul troupeau, celui-ci est appelé à s’ouvrir largement. Le Seigneur a des brebis en-dehors de « cet enclos », délimité par les frontières visibles de l’Église, et il veut braver tous les risques – en particulier, celui du refus – pour aller les chercher et les faire passer par la porte de cet enclos.
- Enfin, le Christ Bon Pasteur marche en tête pour conduire les brebis, mais il est prêt, comme l’illustre la parabole de la brebis égarée, à quitter le troupeau, pour prendre soin de celle qui s’est perdue ou blessée. À la tête du troupeau, comme lorsqu’il entraîne toute l’Église derrière lui, vers le Père, dans la célébration de l’Eucharistie, le Christ marche aussi au milieu du troupeau, se faisant le compagnon sur la route d’Emmaüs, à l’arrière pour encourager et renforcer, sur le côté pour aller chercher.
En ce IVe dimanche de Pâques, l’Église nous fait prier pour les vocations, en particulier sacerdotales, puisque les prêtres sont configurés, par leur ordination, au Christ Tête et Pasteur de son Église. Dans l’humilité de marcher à la suite du seul Pasteur, les prêtres sont appelés à modeler leurs paroles et leurs actes sur les attitudes du Christ, parce qu’il leur confie la charge de paître non pas leurs brebis, mais les siennes, pour qu’elles puissent trouver, au jour de leur mort, la place préparée pour elles dans l’éternité bienheureuse.
Prions donc pour les prêtres, afin qu’ils soient fidèles à leur consécration, pour les séminaristes qui se préparent à devenir des pasteurs selon le cœur de Dieu, mais aussi pour que de nombreux jeunes gens entendent l’appel du Seigneur – Viens et pais mes brebis – et y répondent d’un cœur confiant et généreux.