La réalité pastorale, au pays de la truffe et de l’uranium

« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, et que de l’horizon embrassant tout le cercle il nous verse un jour noir plus triste que les nuits » Quoi de tel pour se motiver un dimanche 12 décembre sous la pluie ? Se laisser habiter par ce spleen, c’est méconnaître la richesse d’événements qui se déroulent pourtant à deux pas de chez vous. Alors pliez les bagages, passez et repassez le dernier album d’Angèle pour le voyage, et évadez-vous direction Saint-Paul-Trois-Châteaux pour l’ouverture du marché de la truffe. Ce sera également pour vous l’occasion de rencontrer don Claude Noël Desjoyaux, don Jean Pichon et don Hyacinthe Baudoin présents à cet événement pour bénir les truffiers. 

Quelques billes donc pour nourrir vos échanges avec cette équipe sacerdotale nouvellement installée dans le Tricastin depuis début septembre ! 

Tout d’abord, un petit tour d’horizon culturel pour goûter au cachet de cette paroisse. Elle allie trois réalités : le tourisme, la culture et l’industrie. En fait, la présence du Rhône ancre ces particularités dans l’ADN et l’histoire de la région. Si le blé a laissé place aux vignes, aux truffiers et aux vergers, si les moulins ont été remplacés par un site nucléaire, quelque chose a persisté : le charme qui attire toujours de nombreux touristes et de résidants secondaires. Cela donne à cette paroisse un caractère éclectique, qu’amplifie le plus gros axe de communication d’Europe qui coupe en deux le secteur de mission. Au niveau religieux, l’histoire est riche puisque la fondation du diocèse remonte au premier siècle de notre ère et que son premier évêque n’est personne d’autre que Sidoine (ou Restitut) que la tradition identifie à l’aveugle né (Jn 9) débarqué en France avec Marthe, Marie, Marie Madeleine, Lazare et autres pontes de la période apostolique.  

Après cette introduction au paysage tricastinois, quelques notions d’apostolats en zone rural. Si le curé est habitué aux nouvelles fondations, la mission reste originale pour la communauté locale : don Claude Noël était à Amiens l’année dernière, don Jean revient de Cuba et don Hyacinthe arrive de Sarcelles. La première étape est donc de faire connaissance, de se laisser connaître et de découvrir le panel d’activités existantes. Or justement, question que tout à chacun est en droit de se poser, quel est-il se panel au pays de la truffe et de l’uranium ? Tout d’abord beaucoup d’engagement est à rapporter. A l’exemple du secours catholique engagé auprès des plus pauvres, la nouvelle équipe en place aimerait allier l’humain au spirituel. Ainsi, un repas avec les personnes isolées de la paroisse est prévu pour Noël au presbytère. Des projets pour développer la vie spirituelle des paroissiens sont aussi à signaler : une sorte d’hôpital intérieur en réponse à l’hôpital des campagnes dont parle le pape François. Enfin, pour ce qui est du tourisme susmentionné, l’une des préoccupations de la paroisse est de faire des nombreuses chapelles romanes des lieux de halte spirituelle. 

Il faut en dernier lieu, comme l’enivrante présentation culturelle le laissait entendre, faire face au caractère éclaté de la paroisse. La vision d’une cure centrée à partir de laquelle rayonner ne s’impose pas. Aucun souci pour ces disciples de saint Martin qui s’adaptent pour faire vivre l’ensemble. Ainsi, la messe communautaire est célébrée le Mardi et la Samedi à la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux et à Pierrelatte le reste de la semaine. Les paroissiens et les maires des communes sont d’ailleurs heureux de voir une équipe unie se déplacer sur le secteur. Autre moyen d’habiter le terrain : les paroissiens eux-mêmes à l’instar d’une équipe de laïc qui fait vivre une chapelle à travers des expositions, une présence et de l’entretien.  

La vie du Tricastin n’a désormais plus de secret pour vous alors plus d’hésitation et bon voyage !