THÉOLOGIE MORALE
La prudence
Dans l’optique d’une morale de la béatitude et des vertus, nous commencerons notre étude par les deux vertus cardinales qui perfectionnent en nous les inclinations spécifiques de la nature humaine : inclination à la connaissance de la vérité, en l’occurrence de la vérité pratique, et inclination à la vie en société.
Face à une morale de l’autonomie absolue de la raison, caractéristique de la culture moderne, le Magistère récent a beaucoup insisté sur l’autorité de l’Église, non pour nous ramener à une morale de l’hétéronomie mais pour aider à la formation des consciences, tâche essentielle de la morale : L’Église se met toujours et uniquement au service de la conscience …55
La prudence, qui est le discernement amoureux du bien à faire et du mal à éviter dans la vie concrète, cultivé en habitus, est la pièce maîtresse de cette entreprise. L’enjeu et l’actualité de cette vertu directrice de l’agir moral sont au coeur des préoccupations du Magistère actuel, comme en témoigne cette affirmation forte de Jean Paul II : En réalité, c’est le coeur tourné vers le Seigneur et l’amour du bien qui est la source des jugements vrais de la conscience. En effet, “pour pouvoir discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait” (Rm 12, 2), la connaissance de la Loi de Dieu est certes généralement nécessaire, mais elle n’est pas suffisante : il est indispensable qu’il existe une sorte de connaturalité entre l’homme et le bien véritable.
Une telle connaturalité s’enracine et se développe dans les dispositions vertueuses de l’homme lui-même : la prudence et les autres vertus cardinales, et d’abord les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité. C’est en ce sens que Jésus a dit: ”Celui qui fait la vérité vient à la lumière” (Jn 3, 21) 56.
Plan général
Introduction.
I. La prudence en elle-même.
II. Les diverses parties de la prudence.
III. Le don de conseil.
IV. Les péchés contre la prudence.