Kyrie et Gloria : l’Église en prière se tourne vers le Seigneur
Ayant pris place au banquet des noces, l’Épouse se tourne vers son Époux, le Christ Jésus, qui l’introduit alors dans le mystère de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Tel est le sens, au début de la messe, des chants du Kyrie et du Gloria.
La messe : un long dialogue d’amour
Si la Messe est un mystère, c’est-à-dire la participation terrestre des baptisés à la vie céleste, elle est aussi un dialogue. Un dialogue où tour à tour, au long de la célébration liturgique, l’Église et son Seigneur s’adressent paroles et bénédictions. Convoquée au banquet de noces par l’appel du Seigneur, l’Église prend la parole en premier et fait monter ses chants et ses demandes vers le Très-Haut. Les chants du Kyrie eleison et du Gloria forment ainsi le premier mouvement, ascendant, de ce dialogue.
Le Kyrie eleison ou la glorification du Christ-Seigneur
L’acclamation « Kyrie eleison » était connue dans l’Antiquité comme cri d’hommage à une divinité, mais aussi au souverain faisant son entrée dans une ville. Elle devait naturellement convenir, dès les premiers développements de la liturgie chrétienne, au Kyrios, au Seigneur des seigneurs : le Christ ressuscité, qui fait son entrée, son adventus (Avent), dans le sanctuaire du Ciel.
C’est à Lui que s’adresse le premier chant de l’ordinaire de la messe. Il est répété de façon litanique pour exprimer avec insistance la supplication de l’Église, assurée d’être exaucée par Celui qui s’est montré victorieux même de la mort. En donnant au Christ le titre de « Kyrie », qui est le Nom biblique du Dieu d’Israël, l’Église confesse par la même occasion la divinité de Jésus. Bien mieux qu’une prière pénitentielle pour laquelle on le prend trop souvent, le Kyrie est donc un chant de gloire en l’honneur du Ressuscité.
Le Gloria ou la glorification de la sainte Trinité
La confession de foi en la divinité de Jésus s’élargit à présent aux deux autres personnes de la Trinité : le Père et le Saint-Esprit. Avant d’être, comme il apparaît souvent, un chant de joie de la communauté, et par excellence le joyeux chant des Anges dans la nuit de Noël, le Gloria in excelsis est une profession de foi communautaire en la Trinité divine. Il est ainsi appelé « grande doxologie » par la tradition liturgique qui le chante depuis au moins le IVe siècle. Il exprime, de manière plus développée que le simple « Gloria Patri » (la « petite doxologie »), que la même gloire revient au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit en raison de leur commune et unique divinité. Par les chants successifs du Kyrie et du Gloria, l’Église entame ainsi son dialogue liturgique avec Dieu. Elle entame ce dialogue dans le contexte de joie et de victoire instauré par la résurrection du Christ.