Dimanche de la joie
16 décembre 2023
Alors que nos villes s’illuminent déjà de la « magie de Noël », la liturgie nous propose d’entrer dans une joie bien plus profonde, à la fois divine et humaine.
Le IIIe dimanche de l’Avent tire son nom de « Gaudete » du premier mot latin de l’introït (chant d’entrée grégorien), extrait de la Lettre aux Philippiens : « Soyez toujours joyeux dans le Seigneur ; encore une fois, soyez toujours joyeux ; que votre modération soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Soyez sans inquiétude ; mais, en toute circonstance, faites connaître à Dieu vos besoins dans la prière. »
La joie de l’Avent
Le temps de l’Avent est une période d’attente, empreinte, par conséquent, d’une tonalité pénitentielle, bien qu’elle ne soit pas vécue avec la même rigueur qu’au Carême. Cette attente est joyeuse, dans la mesure même où elle oriente nos regards et nos espérances vers la venue de l’Enfant-Dieu, qui attendrit nos âmes. Au cours de l’Avent, en ce IIIe dimanche, cette note joyeuse est soulignée par les signes de la liturgie : le rose des ornements liturgiques vient tempérer le violet pénitentiel d’un peu de blanc festif ; l’orgue joue avec plus d’ampleur ; les fleurs reparaissent autour de l’autel et de la couronne d’Avent.
D’où vient cette joie ? Saint Jean-Baptiste nous l’indique : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » Cette attente du Christ, Celui qui est venu nous baptiser dans l’Esprit Saint, pour nous rouvrir le chemin vers le Père, est la source de notre joie. Le Seigneur Jésus, qui est venu il y a deux mille ans, dans la chair, et qui reviendra à la fin des temps dans la gloire, veut renaître, cette année encore, en nos âmes, par sa grâce. Ce désir de Dieu doit attiser notre propre désir.
Le Seigneur Jésus est proche
Cette année, l’Avent est bien court, et le dimanche de Gaudete ouvre la dernière période de l’Avent, avec les jours que la liturgie désigne sous le nom de « féries majeures ». Chaque soir, au chant des Vêpres, le Magnificat, cantique d’action de grâces de la Vierge Marie, est introduit par une antienne différente qui supplie le Christ de venir en l’invoquant sous un de ses titres messianiques : Ô Sagesse, ô Adonaï, ô Rameau de Jessé, ô Clé de David, ô Orient, ô Roi de l’univers, ô Emmanuel. La joie de Noël vient donc illuminer ces derniers temps de l’Avent : le Seigneur est proche !
Pourtant, cette joie du Messie n’a pas aboli l’épreuve. Déjà, à Noël, dans le refus des habitants de Bethléem d’accueillir la Sainte Famille, dans la fuite bientôt nécessaire en Egypte, la Croix pointera à l’horizon. La joie de cette attente, avec Marie, ne peut pas effacer les misères et les angoisses du monde, qui sont aussi les nôtres. C’est pourquoi saint Paul nous invite à faire connaître Dieu, dans la prière, tous nos besoins. En suppliant le Seigneur de venir pour nous combler de joie, présentons-lui nos vies telles qu’elles sont, afin qu’Il les illumine de la flamme de l’espérance, car c’est en espérance que nous avons été sauvés.
Don Antoine Barlier + prêtre