La vie fraternelle, source de communion
Vendredi 2 octobre 2020
Ce 3 octobre, le pape François publie son encyclique Fratelli tutti, sur le thème de la fraternité. L’occasion d’aller à la rencontre des prêtres de la Communauté Saint-Martin pour découvrir les enjeux de cette fraternité au sein de missions paroissiales aux réalités diverses. Rencontre avec don Hugues, curé de Sarcelles.
Quels sont les enjeux d’une telle thématique dans le contexte actuel sans précédent ?
On peut se placer à différents niveaux pour analyser ces enjeux au regard du contexte actuel. Au niveau familial, il y a une fragilité omniprésente qui nécessite de toujours redéfinir ce qu’est la vie fraternelle. Au niveau social, nous devons apprendre sans cesse aux générations à œuvrer pour le bien commun. Au niveau ecclésial, nos communautés doivent pouvoir être perçues en disant « voyez comme ils s’aiment ». Au niveau religieux, le mélange des cultures nécessite l’apprentissage de la vie fraternelle. Bref, nous aurons tous à tirer parti de cet enseignement du pape François.
La communauté a été appelée à Sarcelles il y a un an. Que signifie vivre la fraternité pour vous, sur une paroisse comme la vôtre ?
Mes précédentes expériences me montrent que l’on peut vivre à Sarcelles la même fraternité que dans les autres paroisses, chacune d’entre elles ayant leurs originalités. Peut-être que l’harmonie de notre ministère paroissial, fruit de notre vie fraternelle, a un impact important face à la diversité des cultures qui compose la communauté paroissiale. Elle est aussi une force dans l’édification de projets pour lesquels les paroissiens sentent bien que ce n’est pas l’affaire de tel ou tel prêtre mais d’une communauté fraternelle, qui s’harmonise pour une plus grande efficacité.
Quels sont principaux les obstacles à cette fraternité au sein de votre paroisse ?
La ville de Sarcelles compte une centaine de nationalités, il y a donc une multitude de communautés ! Comme dans de nombreux endroits, l’Eglise catholique est une minorité. Sarcelles est une ville religieuse, avec une laïcité positive qui se manifeste par une grande visibilité de toutes les religions, la soutane n’est donc vraiment pas une originalité mais au contraire un signe d’authenticité. On pourrait donc être une communauté de plus parmi les autres. Mais nous avons la chance d’être une communauté qui conduit des communautés, c’est-à-dire que la paroisse est composée de cultures très diverses. C’est une difficulté pour l’unité de la paroisse, d’où la nécessité d’une communauté sacerdotale fraternelle. Celle-ci est une chance et une richesse pour l’universalité de notre Eglise locale, que les autres religions peuvent nous envier.
Que mettez-vous en place de concret pour faire vivre cette communion ?
Au milieu d’une population où la prière et la dévotion sont importantes, la mise en place des offices et de la messe communautaire est un signe important de vie fraternelle. Les gens nous voient prier ensemble. Ils comprennent alors la valeur de notre vie fraternelle. Dans une autre paroisse, au bout de plusieurs années, on entendait des remarques du genre « quand on voit l’unité qu’il y a entre vous, ça nous donne envie de développer une plus grande unité paroissiale. » A Sarcelles, je l’ai entendue au bout d’un an ! A chacun d’en tirer une conclusion.
« Fratelli tutti »: le Pape François signera sa nouvelle encyclique à Assise
Ce samedi 3 octobre, le Pape doit se rendre à Assise, afin de prier sur la tombe de saint François, dont ce sera la fête le lendemain. Il y signera sa nouvelle encyclique consacrée au thème de la fraternité.
Fratelli tutti, « Tous frères » : c’est le nom de cette nouvelle encyclique, la 3e du pape François après Lumen Fidei en 2013 et Laudato Si’ en 2015. Ce titre se réfère aux Admonitions de saint François (6, 1: FF 155) : « Considérons, tous frères, le bon Pasteur: pour sauver ses brebis, il a souffert la Passion et la Croix ».