Le commérage
(Dossier Sub Signo Martini n°49)
(Dossier Sub Signo Martini n°49)
Poison des sociétés, le commérage est aussi un obstacle posé contre le projet salvifique de Dieu : toute l’histoire du salut reflète en effet ce combat du Juste contre la langue rebelle.
Avec la médisance et le faux témoignage, le commérage est unanimement dénoncé par l’Écriture. Tout se passe en fait comme si la langue était le nerf d’une guerre initiée dès l’origine : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue ; quiconque l’aime en mangera les fruits » (Pr 18,21). Ainsi, bien plus que de dénoncer les cancans de quelques commères, Jésus intervient au cœur d’une véritable « guerre des langues » qui oppose la parole des impies à celle de Dieu. Le Christ, Verbe fait chair, restaure la confiance en la Parole de Dieu et montre le bon usage de notre langue.
Dès la Genèse, le serpent trafique la Parole de Dieu et susurre à son encontre une rumeur insinuant le doute chez Ève. Le récit de Babel montre les hommes entrer en opposition avec l’ordre divin de remplir la terre et vouloir se faire une renommée sans Dieu qui, par sollicitude, brouille les langues. La lutte se focalise ensuite dans le peuple d’Israël chargé de recevoir et garder la Parole de Dieu au milieu du brouhaha des nations païennes. À l’image de Job pressé d’accuser Dieu par ses voisins médisants, Israël doit garder la Loi sans cesse aux lèvres et le silence pour se garder de toute parole violente contre Dieu, soi-même ou le prochain.
Le psaume 31 synthétise le combat qui oppose la Parole de Dieu à celle des impies. Il annonce que le monde verra comment Dieu agit à l’égard de ceux qui le craignent contre ceux qui font la guerre par leurs propos perfides. Celui qui invoque Dieu et crie vers lui par la prière est pour un temps affaibli, muet face à la « guerre des langues », c’est-à-dire aux moqueries et calomnies. Mais ceux qui « parlent du juste insolemment avec superbe et mépris » finissent « muets au shéol ». Le silence du juste apparaît comme le moment de la confiance absolue en la Parole de Dieu. L’homme fort accueille, assimile, profère la Parole et la médiatise en sa chair.
Jésus accomplit la figure du Juste car il est l’objet et la cause de rumeurs prophétiques ou folles. Aux mages qui avaient semé le trouble à Jérusalem et préféré prendre le chemin du silence, succède Anne qui « parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem ». Au début de son ministère, « une rumeur se répandit par toute la région à son sujet ». Mais bien qu’« en admiration devant les paroles qui sortaient de sa bouche » l’attitude du « fils de Joseph » devient vite insupportable pour les auditeurs de Capharnaüm. Dès lors, scribes et pharisiens vont vouloir le pousser au « mot de trop » (Lc 11, 53-54) ou l’exclure en lui rapportant des intentions supposées d’Hérode (Lc 13, 31). Tout arrive pour faire taire la Parole de Dieu et sa chair. Le commérage conduit à une grande confusion des esprits politiques et religieux : « Hérode apprit tout ce qui se passait et il était fort perplexe car tout le monde était partagé au sujet de Jésus ».
Le cœur du conflit réside en fait dans la révélation du secret qui entoure la personne de Jésus et les premières « commères » sont les démons qui dévoilent la vérité de manière malveillante : « es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es, le Saint de Dieu ». Cette médisance du « secret messianique », veut usurper les prérogatives divines et entraver l’action de Jésus. Qui, par volonté de puissance, n’a pas voulu être le premier à révéler un scoop quitte à trahir un secret ? Cette révélation violente et brusque ne respecte pas le temps, les personnes et le message. Elle a pour effet de propager un bruit en tout lieu (Lc 4, 37). À chaque fois, Jésus fait taire ces démons et invite à entrer dans le silence et la Providence. Jésus établit sa propre stratégie de communication avec ses disciples. Assumant la question de son identité, il suscite la foi, enjoint au silence et surtout inclut l’annonce de sa passion.
La Passion manifeste l’âpreté du combat et la victoire du Christ sur la « guerre des langues ». Elle suscite un déchaînement verbal à l’égard de Jésus. Aux trahisons, délibérations, faux témoignages, calomnies et injures, Jésus répond par son mutisme. Ce chahut où chacun va de son mot sans raison explose dans le silence de la croix et de la résurrection. C’est peu à peu que l’annonce des femmes d’abord perçue comme un radotage insensé va s’imposer aux disciples face à tous les potins colportés jusqu’à Emmaüs et les contre-témoignages lancés par les Juifs. À la Pentecôte, l’Esprit unifie les langues et, depuis lors, l’Église prie chaque matin : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange ».
S’il n’évoque pas explicitement le commérage, le Catéchisme de l’Église Catholique consacre plusieurs paragraphes (n°2475 à 2487) aux offenses à la vérité dans le langage. Il détaille toutes les subtilités de ces péchés qui blessent notre relation à la vérité et au prochain.
L’étymologie du terme « commérage » peut aujourd’hui nous étonner. La commère désignait la marraine d’un enfant dans son rapport aux parents et au parrain. Si le Catéchisme ne vise pas les marraines trop bavardes, il replace les péchés du langage dans l’appel de tout chrétien à vivre dans la vérité et la charité !
« Rendre témoignage à la vérité »
Le Seigneur Jésus vient élargir notre compréhension des commandements donnés à Moïse. Proclamant qu’il est « venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité », il pose comme exigence pour l’homme nouveau de vivre « dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité ». Ainsi, pour respecter le huitième commandement (« Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain »), il ne suffit point de ne pas mentir. À la suite de l’apôtre saint Pierre, nous sommes appelés à « rejeter toute méchanceté et toute ruse, toute forme d’hypocrisie, d’envie et de médisance ». La tâche paraît immense mais elle est rendue possible par la grâce du Christ qui peut tout.
Les offenses à la vérité
Le Catéchisme distingue d’abord trois types d’offense à la vérité :
Le Catéchisme ne se contente pas de dénoncer ces attaques directes à la vérité ; il dénonce aussi les paroles de flatterie, d’adulation ou de complaisance qui encouragent et confirment l’autre dans une mauvaise conduite. De même, la jactance (vantardise) ou l’ironie constituent des fautes contre la vérité, en tant qu’elles s’opposent à une juste appréciation de soi-même ou du prochain.
Les remèdes à l’esprit de commérage
Le Catéchisme nous oriente vers deux remèdes à cet esprit de commérage : la réparation et la bienveillance. En effet, à un premier niveau, la médisance ou la calomnie appellent un devoir de réparation, même si son auteur a été pardonné. Réparer, autant que possible, le dommage à la réputation est un devoir de conscience. Pourtant, la seule réparation ne permet pas de changer profondément son cœur et de se laisser illuminer par le regard que le Christ porte sur les autres. C’est pourquoi le Catéchisme insiste sur la bienveillance qui consiste à toujours interpréter les propos et attitudes de l’autre dans un sens favorable, à la manière du Christ. Autrement dit, nous sommes appelés à suivre les conseils de l’apôtre Jacques, en mettant un frein à notre langue quand nous ne l’utilisons pas pour bénir, c’est-à-dire pour dire du bien. Entre médire et bénir, le Christ nous appelle à poser un choix exclusif et radical.
A.B.
Qui n’est jamais tiraillé entre l’envie de parler de quelqu’un, et la crainte d’en dire du mal, d’être indiscret ou de trahir un secret ?
Certains ont depuis longtemps apaisé leur conscience : « il faut bien dire les choses », « je critique mais comme tout le monde » ; d’autres, les plus nombreux, se mordent souvent la langue trop tard et parfois changent de sujet à temps, tout en se demandant où est au fond la limite, entre ce qu’il faut dire et ce qu’il faut taire. N’avons-nous pas des yeux pour voir, et un esprit pour comprendre et pour juger ? Que faire alors de ce que nous voyons chez les autres ?
Écartons la culpabilité qui peut affliger certains : ne jamais évoquer les faiblesses d’autrui est impossible, et parler d’autrui avec mesure est un des exercices les plus difficiles. Le pape François nous avertit pourtant : « mal parler du frère en son absence, c’est le mettre sous un faux jour, c’est compromettre sa réputation et l’abandonner aux ragots. Ne pas juger et ne pas condamner signifie savoir accueillir ce qu’il y a de bon en toute personne, nous interdire de lui faire subir notre jugement partiel et de notre prétention à tout savoir. »
Saint François de Sales, grand directeur d’âmes qui s’entendait à guider ceux qui étaient exposés à beaucoup de devoirs et de conversations, nous l’assure : le commérage n’est pas une fatalité. User de notre parole de façon responsable, est un art qui s’apprend, dont il explique les règles. « Ma langue, tandis que je parle du prochain, est en ma bouche comme un rasoir en la main du chirurgien qui veut trancher entre les nerfs et les tendons : il faut que le coup que je donnerai soit si juste, que je ne dise ni plus ni moins que ce qui en est. Il faut surtout veiller, en blâmant le vice, à épargner le plus possible la personne. » Épargner la personne ne veut donc pas dire épargner le désordre dont on est témoin, faire comme si l’on n’avait rien vu, ce qui serait l’excès inverse : « ne fardez pas la désobéissance du nom de zèle, ni l’arrogance du nom de franchise, ni la lasciveté du nom d’amitié. Il ne faut pas favoriser, flatter ou nourrir les autres, mais dire rondement et franchement mal du mal, et blâmer les choses blâmables. » Et il saura trouver cet équilibre, celui qui se retient d’épier son voisin : « c’est le fait d’une âme inutile, de s’amuser à l’examen de la vie d’autrui. J’excepte ceux qui ont charge des autres, tant en la famille qu’en la république ; qu’ils fassent donc leur devoir avec amour ; passé cela, qu’ils se tiennent en eux-mêmes. » Ces personnes qui assument leur responsabilité mais ne parlent que pour édifier, doivent être nos exemples. Car elles existent !
Enguerrand de Lorgeril + prêtre
« Ma fille, tu n’es pas en paix…
– Oui, Marie, je voulais vous en parler. J’ai une sorte d’ombre intérieure qui chatouille ma conscience. Hier soir, nous sommes allés dîner chez les Camard. Une petite soirée toute simple comme nous en avons souvent tous les quatre. Et puis, assez vite, nous avons parlé de la rentrée du groupe scout passant en revue presque tous nos amis pendant la moitié du dîner. Essayant de comprendre pourquoi Laure est si froide. Carine, la pauvre, elle nous fait un peu pitié parce qu’elle semble si triste, Pierre, lui, ça va bientôt faire un an qu’il est au chômage et toujours pas de piste très sérieuse. Même s’il semble s’enthousiasmer pour un rendez-vous le mois prochain, nous n’arrivons même plus à le prendre au sérieux. Philippe et Marine, avec leur fils de 8 ans qui fait toujours pipi au lit, ils ont l’air franchement neuneus. Et Anne-Laure, qui est encore enceinte, elle sait compter sur ses doigts, ou bien? Germaine, je crois malheureusement que son mari ne reviendra pas… Bref.
– Je comprends ce que tu ressens aujourd’hui…
– Mais pourquoi parlons-nous autant des autres ? Entre nous, nous n’avons eu aucun échange sincère et profond sur notre vie du moment. Je réalise que je ne sais même pas si Pierre Camard est content de son boulot en ce moment. Sous prétexte de vouloir mieux connaître les autres, de mieux les cerner, nous essayons ensemble de les analyser. Mais finalement, bien plus vite que nous ne voulons l’avouer, nous les jugeons tous. Plus ou moins pour rire parfois. Et si ce n’est pas moi, c’est un autre qui rebondit sur ce que j’ai dit, pour les enfermer dans un jugement plus sévère. Parce que nous ne fonctionnons pas toujours comme eux, nous les cataloguons. Je me demande même si cela ne nous rassure pas, comme si nous voulions par ce jugement, conforter nos choix et mieux connaître notre propre identité. Enfin, le commérage entre amis nous entraine si vite à la médisance.
– Imagine la vie que nous avions à Nazareth. Maintenant, ne te lamente plus sur cette faiblesse humaine, cherche à imiter la bonté divine dans tes relations.
– Vous deviez être tellement bienveillante avec vos voisins. Sans doute, lorsque vous leur rendiez visite, c’était pour les écouter, les accueillir comme ils étaient, comprendre leurs peines et partager leurs joies, laissant votre cœur guider vos conversations. Cette paix des échanges vrais vous habitait. Vous les reteniez pour les méditer. Et c’est ainsi que vous priez pour chacun.
– C’est cela. Alors, au lieu de parler trop vite, prie, ma fille, prie pour tes voisins et tes amis, et porte-les dans ton cœur … »
Élisabeth Ranvier
Le pape François insiste souvent sur le danger de la médisance dans l’Église : « Que de médisances dans les paroisses ! Mais ce n’est pas cela, l’Église », nous disait-il en commentant « l’Église une et sainte ». Comme il le rappelle, « les commérages porteront à l’esprit de destruction dans l’Église. »
En effet, les mauvaises paroles dans l’Église causent des dommages qui ne se limitent pas au niveau naturel des relations entre fidèles : elles blessent une communion surnaturelle.
La médisance n’est pas seulement une parole fausse et offensante, mais elle peut être aussi une parole vraie dite pour nuire. Les démons de l’Évangile ne mentent pas en proclamant la divinité du Christ ! Mais celui-ci les fait taire car ils la proclament à contretemps. Ainsi celui qui médit se sépare du Christ-tête en lui usurpant sa prérogative de faire entendre « en pleine lumière » tout ce qui a été « dit dans les ténèbres ». Et lorsque la critique est tournée envers ses ministres, c’est Lui qui en eux se voit calomnié.
Selon Bossuet, « l’Église, c’est Jésus-Christ répandu et communiqué, c’est Jésus-Christ tout entier ». Nous ne sommes pas chrétiens seul à seul avec le Christ ! Les mauvaises paroles nous séparent donc aussi d’un autre membre du corps du Christ qu’est l’Église, le blessant intérieurement. Plus même, nous nous séparons aussi de celui qui nous écoute en le rendant complice. La conséquence est que la médisance « contamine un autre, et encore un autre… ».
Pour en saisir la gravité, il faut replacer ce combat au sein de la lutte de l’Église avec le Diviseur, « celui qui sépare, qui ruine les rapports, qui insinue les préjugés ». Celui-ci inspire une médisance apparemment insignifiante comme préalable à des péchés plus graves, comme nous l’enseigne le Pape : « Au début cela peut sembler une chose agréable, même plaisante, comme sucer un bonbon. Mais ceux qui dans une communauté font des médisances sur leurs frères, sur les membres de la communauté, veulent tuer, comme les nazaréens qui voulaient tuer Jésus ».
Pour conclure, la résistance à la médisance dans l’Église a besoin d’armes spirituelles : le Saint-Père nous invite à « prier saint Michel de nous aider dans cette guerre : ne jamais mal parler l’un de l’autre ». Munis de ces armes, prenons la résolution de toujours contempler les personnes dont nous pensons, à tort ou raison, du mal, comme membres du corps du Christ. Faudra-t-il aller, comme l’a demandé le Pape François à ses gendarmes, jusqu’à arrêter toute personne se livrant aux commérages ?
G.H.G.
On l’a vu dans les pages précédentes, sous une apparence anodine, sous quelques mots bien sentis, peut se cacher un petit vice à forte capacité de nuisance : le commérage. La tentation en est quotidienne, facilement déguisée sous des traits d’esprits, sous des formules assassines, des remarques glissées l’air de rien.
Contre cette pierre d’achoppement constante, on pourrait avoir l’impression que la lutte est inutile, perdue d’avance, et on peut être tenté de renvoyer la faute sur l’Esprit-Saint qui, après tout, pourrait quand même nous inspirer de bonnes paroles ! Mais nous le savons, Dieu ne peut nous sauver sans nous. Nous devons donc aussi montrer un peu de bonne volonté dans la lutte contre ce fléau.
Le commérage n’est pas une génération spontanée. Il est souvent le fruit d’autres dispositions qu’il révèle et qu’il faut savoir discerner. Certaines sont grossières, faciles à voir et à nommer, comme la jalousie, l’envie, l’orgueil… Autant de pièges qu’unanimement nous dénonçons et contre lesquels nous luttons, priant d’en être délivrés chaque fois qu’ils nous font chuter.
Mais d’autres sentiments plus subtils peuvent aussi nous y conduire : la curiosité par exemple. Bien orientée, elle peut contribuer au développement de notre intelligence. Mais elle peut aussi se transformer en une sorte de boulimie nous conduisant à toujours vouloir être au courant avant les autres, à quêter les informations qui pourraient donner un peu plus de saveur à notre quotidien. Le commérage peut aussi être un moyen d’être toujours au centre de l’attention, en ayant toujours l’information qui tournera les regards vers nous, qui nous donnera de l’importance.
Découvrir la racine du mal ne suffit pas. Nous ne sommes jamais complètement conscients de l’importance de nos paroles. Ici, plusieurs figures de sainteté peuvent nous aider.
Du côté des calomniés d’abord, on trouve saint François de Sales. Nombreux furent ceux qui, agacés du gouvernement de son diocèse et de sa fidélité à la foi catholique, entreprirent de démolir sa réputation. L’évêque répondit toujours par la douceur et le pardon à ses détracteurs. Il avait au fond de lui l’assurance que le temps et la providence lui rendraient justice. Aux âmes en peine qui se tournaient vers lui, il rappelait que « la calomnie qui n’a ni père ni mère qui la veuille avouer montre qu’elle est illégitime ». Courage et commérage ne vont pas de pair.
On peut aussi se souvenir d’un épisode célèbre de la vie de saint Philippe Néri. Alors qu’une pénitente s’accuse en confession de médire sur son prochain, Philippe Néri lui demande en réparation de sa faute de marcher dans la rue en plumant une poule. A la confession suivante, la pénitente s’accuse du même péché. Le saint prêtre lui demande alors de ramasser les plumes répandues précédemment. Protestant de l’impossibilité de l’exercice, elle se vit répondre par le saint : « Vos médisances sont comme ces plumes. Elles sont parties dans toutes les directions emportées par le vent. Rattrapez-les si vous le pouvez ! »
Pour une approche pratique, nous pouvons nous tourner vers sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Lorsqu’elle sentait que la tentation de manquer de charité devenait trop forte, elle la fuyait, tout simplement, bien consciente de ses faiblesses. Ayons, nous aussi le courage de fuir une conversation ou des circonstances qui nous amèneront inévitablement à la chute.
Concrètement quels sont les actes qui peuvent nous aider à nous libérer de ce vice ? Retenons-en quatre. D’abord s’attacher à passer en revue nos conversations dans notre examen de conscience quotidien ; ne pas hésiter à demander pardon pour nos emportements, nos jugements hâtifs, nos manques de charité ; sur le moment, ne pas avoir peur d’essayer de réorienter une conversation que nous sentons glisser ; enfin, prier pour les personnes qui ont pu être mises en cause.
Contre le commérage, il s’agit aussi de retrouver une véritable garde du cœur. Retrouver la valeur du silence dans la vie quotidienne, savoir se taire, rendre grâce pour les belles et bonnes choses de notre vie, autant de postures qui petit-à-petit nous guérissent de ce mal.
Ne négligeons pas dans ce combat le secours de l’Esprit Saint, le « bon Esprit » par excellence, ainsi que l’exemple et l’intercession de la Vierge Marie qui savait « garder dans son cœur » en portant sur toute chose un regard bienveillant.
J.P.
Ô Esprit Saint
Amour du Père et du Fils
Inspirez-moi toujours
Ce que je dois penser,
Ce que je dois dire,
Comment je dois le dire,
Ce que dois écrire,
Comment je dois agir,
Ce que je dois faire
Pour procurer votre gloire
Le bien des âmes
Et ma propre sanctification
O Jésus toute ma confiance
Est en vous.