LE CORPS: ENTRE IDEALISATION ET REJET
(Dossier Sub Signo Martini n°43)
(Dossier Sub Signo Martini n°43)
Aujourd’hui il semble bien que le corps soit fortement valorisé dans notre culture. Beauté, confort, soin ou santé sont l’objet de tant de dépenses, de préoccupations…Rien n’apparaît plus important que notre bien-être. Les médias sous toutes leurs formes rivalisent pour nous présenter « le mythe du corps parfait », qu’il soit féminin ou masculin. La recherche du plus grand nombre possible de plaisirs devient une de nos quêtes fondamentales et la douleur physique doit être éviter à tout prix. Mais si l’on est plus attentif, est-ce vraiment une réelle valorisation du corps ? N’est-ce pas plutôt un corps idéal, imaginaire, soumis à des normes déterminés comme la jeunesse, le charme, la légereté, l’endurance et la musculature ? Un corps finalement evanescent, étranger au temps, au vieillissement, à la fatigue, à la souffrance. Un corps entouré de confort, silencieux ou réduit au silence, sans odeur, ni pesanteur, lisse et transparent, soumis à l’éphèmère. Un corps instrument, pour le travail ou la jouissance. Un corps machine pour la science, chose explicable parmi les choses explicables. Un corps sans mystère.
Il est même possible d’affirmer que dans notre civilisation de plus en plus déterminée par la technique, le corps a de moins en moins sa place, en ce sens qu’il intervient de moins en moins. La travail manuel, par exemple, est peu considéré et réduit au minimum. Contrairement aux apparences, les sensations elles-mêmes sont de moins en moins diversifiées ou accentuées (que l’on pense par exemple aux odeurs). Les loisirs eux-mêmes sont bien souvent intellectuels, ou du moins mentaux (télévision, jeux, lectures…). Il y aurait bien sûr l’exception du sport. Mais même ici, l’instrumentalisation du corps passe bien souvent avant le plaisir ou le sentir. L’érotisme devient alors l’un des refuges ultimes des sens, de la jouissance et de la dimension charnelle de l’existence.
Mais même dans le domaine de la sexualité, un renversement de perspective est possible. Il semble en apparence que l’homme se soit enfin affranchi des culpabilisations du passé pour accéder à une sexualité épanouie, liée à une culture de la jouissance. Mais si l’on s’interroge sur le sens et la portée des conduites, survient assez vite une certaine perplexité. Quelle valeur est réellement accordée à la sexualité et aux actes qui l’expriment ? Ses enjeux majeurs (autres qu’hygiéniques), ne sont-ils menacés par l’insignifiance, la légèreté, la facilité ? Que devient la dignité du corps si les gestes les plus intimes qui soient deviennent de purs moyens, voire des techniques, au service d’une jouissance sur commande, extraite de tout contexte ? Il peut certes s’avérer qu’un écart existe entre les modèles superficiels de la culture la plus tapageuse et ce que vivent ou éprouvent réellement les personnes réelles. Mais le superficiel est omniprésent alors que les autres références sont rares et il est parfois difficile de lui résister. Dans la culture régnante, la sexualité est menacée de banalisation, c’est-à-dire d’affaissement du sens et de négation de sa part de mystère. Entre l’apparence et la réalité, des renversements sont donc possibles. Une exaltation peut cacher une dépréciation, l’absolutisation peut aller de pair avec la neutralisation.
Et si un renversement inverse devait avoir lieu pour ce qui concerne le christianisme ? La plupart de nos contemporains sont convaincus que celui-ci se caractérise par son mépris du corps. Pourtant, le christianisme est la religion de l’Incarnation, du Verbe fait chair, de l’Eucharistie et de la Résurrection de la chair. A-t-on bien pesé tout ce que cela implique quant au sens du corps ? Fondamentalement, il n’est pas de religion qui lui accorde autant de prix. Sa création et celle de l’âme sont contemporaines et indissociables. Et c’est au corps, non à l’âme seulement, qu’est promise la vie éternelle. Dans la tradition et l’agir chrétien aussi, le corps occupe une très grande place. Le soin aux malades, l’art chrétien, la liturgie, la valorisation du travail manuel, autant de lieu qui montrent l’intérêt et la place que l’Église accorde au corps. On pourrait multiplier les exemples. Une exception, au moins en apparence : la jouissance. Incontestablement ici, les choses ont pendant très longtemps, été plus difficiles, la relation plus conflictuelle. Tout se passe comme si le christiannisme avait eu moins de mal à valoriser le corps souffrant ou travaillant que le corps jouissant. Est-il vrai pour autant que le christiannisme a, comme on le dit bien souvent, méprisé le plaisir charnel ? Non. La théologie de saint Jean-Paul II sur le corps en est un beau témoignage. En guise d’introduction à ce dossier qui nous ouvre sur cette réalité mystérieuse du corps, nous pouvons laisser parler Peguy dans ces vers :
« Car le surnaturel est lui-même charnel
Et l’arbre de la grâce est raciné profond
Et plonge dans le sol et cherche jusqu’au fond
Et l’arbre de la race est lui-même éternel. »
Charles Péguy, Eve (1913).
L’unité de la personne humaine, l’unité du corps et de l’âme est en fait un équilibre difficile à maintenir. L’homme, pétri d’esprit et de chair est toujours appelé à unifier davantage en lui le spirituel et le charnel pour ne pas oublier l’un ou l’autre.
Quand Pascal décèle les nombreux paradoxes de notre nature, c’est le sentiment de notre grandeur mêlé à la conscience de notre bassesse qui retient son attention. Ainsi écrit-il : « Il est dangereux de trop faire croire à l’homme combien il est égal aux bêtes, sans lui montrer sa grandeur. Il est encore dangereux de lui trop faire voir sa grandeur sans sa bassesse. Il ne faut pas que l’homme croie qu’il est égal aux bêtes, ni aux anges, ni qu’il ignore l’un et l’autre, mais qu’il sache l’un et l’autre. »
Deux écueils enserrent notre condition humaine : se vouloir ange ou bête, ne se savoir ni l’un ni l’autre. Bien avant d’être une question de doctrine, c’est dans notre vie de tous les jours que se joue ce conflit entre le charnel et le spirituel, conflit insoupçonné pour certains, dramatiques pour d’autres.
Sommes-nous donc condamnés à être ainsi déchirés par l’opposition de deux mouvements contraires ? Ou bien, ne devenons-nous pas humains en prenant conscience de notre chair animale et en vivant en paix avec elle ?
Nos besoins les plus élémentaires et les plus physiologiques sont souvent animés de quelque chose de très spirituel. Et plus ils sont assumés au niveau charnel, plus ils peuvent devenir spirituels.
Le besoin de manger
Notre besoin de manger est pour cela très significatif. Si le dernier repas du Christ, son image, ses motifs, inspire très souvent l’iconographie ou même les scènes de film ou de parodies publicitaires, c’est qu’au delà du besoin physique de nutrition et même du désir de convivialité, il s’agit d’un moment profond qui ouvre à la vie donnée et reçue. La chair et l’esprit s’unissent dans cet acte de communion. Et pour autant s’il s’agit vraiment d’un moment de don offert et reçu, il ne faut négliger en rien la qualité du don. La joie du don devient un très beau critère pour ordonner notre rapport à l’alimentation et à la sensation du plaisir que Dieu a voulu unir à l’instinct le plus profond en nous : survivre.
Le besoin de se reposer
Le repos est lui aussi un acte essentiel dans notre vie que nous pouvons oublier ou négliger. Nous passons près d’un tiers de notre vie, les yeux fermés, livrés au sommeil. Sans nier la place du besoin physiologique des corps au repos pour reprendre force et vitalité, le repos, qui suppose une qualité d’abandon, est aussi une expérience spirituelle de démaîtrise et de liberté. Impossible de lire l’Écriture sainte sans entendre l’injonction à respecter le sabbat et à entrer, comme le Créateur dans le repos qui permet de se réjouir de tout ce qui existe. Impossible de recueillir la tradition chrétienne sans faire mémoire des paroles de saint Augustin qui font, du repos en Dieu, la visée de la vie baptismale : « Notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose en toi. » Savons-nous alors concrètement nous reposer ? Abandonner à Dieu les responsabilités qu’Il nous a confiées ? Compter sur sa grâce, lâcher prise intérieurement, mais aussi extérieurement dans nos agendas, c’est certainement le repos le plus efficace, le plus profond et le plus fécond.
« N’ayons pas honte de la chair de nos frères, c’est notre chair ! »
Le besoin d’aimer
Notre besoin d’aimer, notre besoin de tendresse, notre sensibilité et notre sensualité sont peut-être le trait d’union le plus profond et le plus fort entre le charnel et le spirituel mais aussi le plus blessé et le plus difficile à unifier. Toute la part d’érotisme en nous, au sens le plus beau et aussi le plus incarné, toutes les passions qui jaillissent en nous et qui nous portent au delà de nous-même, toutes les émotions si fortes, souvent incontrôlées, décrivent sensiblement l’impact des réalités du monde au plus profond de notre âme. Si le pape François parle tant de tendresse et d’attention à la chair de nos frères, c’est pour rappeler que notre foi doit imprégner toute notre humanité jusque dans ses profondeurs les plus secrètes : « Ai-je honte de la chair de mon frère ou de ma sœur ? Quand je fais l’aumône, est-ce que je laisse tomber la pièce sans toucher la main ? Est-ce que je regarde mon frère dans les yeux ? Quand je sais qu’une personne est malade, vais-je la rencontrer, la saluer avec tendresse ? N’ayons pas honte de la chair de nos frères, c’est notre chair ! »
Il faudrait se pencher sur toutes les réalités profondément humaines qui unissent si bien la chair et l’esprit, sur le jeu, sur l’art, sur l’humour, sur la fatigue, sur l’émotion, sur la surprise.
Oui ! Corps et âme nous sommes un. Et l’équilibre si délicat à trouver est peut-être une grâce à demander à Celui qui, pour nous diviniser, s’est fait homme, aussi pour nous humaniser.
Les vieux clichés ont la vie dure ! Dans une société marquée par la libération des mœurs des dernières décennies, les catholiques sont encore souvent soupçonnés d’un certain mépris du corps, censé provenir d’un platonisme mal digéré. Pourtant, entre l’impudeur et la pudibonderie, la pudeur réclame d’être redécouverte dans toute sa beauté.
Comment définir la pudeur ? Au premier abord, il s’agit d’un certain sentiment de « honte » vis-à-vis de réalités dont on pressent la valeur et qu’on ne veut pas montrer à tort et à travers, sous peine de les abîmer. Ce sentiment nous est naturel, mais il demande aussi à être éduqué ; ainsi la pudeur est comme un « sens » qui nous permet de reconnaître et de défendre ce qui nous est intime :
Dans chacun de ces domaines, la pudeur joue le rôle d’une « sentinelle » : elle veille à ce que la frontière fragile entre le public et le privé, le visible et l’invisible, le dicible et l’indicible… ne soit pas transgressée.
La pudeur est nécessaire dans bien des domaines ; citons-en quelques uns.
Dans le domaine de la sexualité d’abord, c’est elle qui fait en sorte que l’union des corps signifie véritablement l’amour, c’est-à-dire une donation personnelle et complète à l’autre. Sans la pudeur, le corps est réduit à son aspect d’« objet », et la sexualité risque de devenir animale.
La pudeur est encore le sens secret qui nous avertit de ce qui se cache derrière la surface des choses – toute cette densité du réel qui n’est pas visible ou dicible au premier abord (et que l’art, notamment, a mission de mettre en lumière). La pudeur se garde donc d’une invasion excessive des images et des sons dans la vie quotidienne, qui a pour effet d’« aplatir » la réalité…
Enfin, la pudeur établit la juste distinction entre sphère publique et sphère privée. Dans ce domaine aussi elle est fragile, comme le montrent la médiatisation de la vie intime des personnalités en vue, ou le succès de la télé-réalité.
Redécouvrir la pudeur, éduquer à la pudeur est donc un enjeu majeur. Elle a un rôle de tuteur indispensable à une juste perception de la personne humaine comme une chair empreinte d’esprit – et même, nous le savons, d’Esprit. Une fois son rôle joué, ce tuteur peut s’éclipser. Comme le rappelait Karol Wojtyla dans Amour et responsabilité, dans le couple uni, « le besoin de pudeur a été intérieurement absorbé par l’amour profond de la personne ». C’est en ce sens aussi que saint Thomas déclare dans sa Somme de théologie qu’à part les « éhontés », seuls les saints n’ont plus besoin de la pudeur.
Entre séduction, indécence ou manque de féminité, il n’est pas toujours aisé de savoir quelles tenues mettent pudiquement en valeur la femme sans nier sa féminité.
Le sujet de l’habillement est certes à prendre à la légère parce que nous ne nous résumons pas à ce que nous portons. En outre nos vêtements sont voués à disparaître et nous ne les emporterons pas au paradis ; quel intérêt alors de les prendre en compte dans une démarche chrétienne ? Et pourtant, l’habillement est un sujet à prendre très au sérieux. D’une part, la manière dont nous nous habillons peut avoir une incidence sur notre humeur, notre manière de vivre ou de penser. D’autre part, nos vêtements ne sont pas seulement en notre possession, ils ont aussi une certaine dimension sociale. En effet, les autres nous perçoivent premièrement par ce que nous leur donnons à voir, à savoir notre corps qui est vêtu de manière singulière. Nous pouvons alors réellement exercer la charité par notre accoutrement. Respecter ses collègues de travail en ne leur faisant pas des promesses qui ne seront pas tenues, honorer ses invités en faisant un effort vestimentaire, savoir se faire séduisante pour son époux. Tout cela relève de la charité finalement.
Quant à la pudeur, nous pouvons la retrouver très concrètement dans notre manière de nous habiller. Elle n’est pas seulement à se comprendre en termes restrictifs, comme la vertu des vieux-jeux, elle est surtout à saisir en lien avec la beauté et le mystère de la personne humaine. Par des tenues pudiques, nous pouvons à la fois préserver et mettre en valeur notre corps, temple de l’Esprit Saint, infiniment respectable. Par ce qui est visible, nous pouvons élever les autres à des réalités plus invisibles. Chercher la pudeur pour elle-même n’a pas d’intérêt et peut nous faire tomber dans le pharisaïsme.
« S’habiller est aussi une façon de revêtir le Christ. »
Le défi à prendre en compte dans nos garde-robes est alors de nous rappeler que nous sommes des êtres de relation, capables de don. Au lieu de nous rendre objets, apprenons à être charmantes et non charmeuses, séduisantes et non séductrices. Outre la hauteur des jupes, le plongeant des décolletés, la transparence des tenues, apprenons à discerner les formes, les détails et les couleurs qui nous vont bien personnellement. Surtout, au lieu de porter un regard égocentrique sur nos vêtements, sachons nous en détacher et les voir comme un don fait aux autres. Qu’ils mettent en valeur notre féminité et notre beauté intérieure.
Vous, messieurs, apprenez à dire simplement aux femmes quand l’indécence d’une tenue vous gêne ; apprenez à dire qu’une tenue est belle ; apprenez à rendre grâces pour les belles femmes qu’ilvous est donné de voir.
L’objet ultime de notre espérance chrétienne est le dernier article du Credo, c’est-à-dire la résurrection de la chair. S’il nous arrive par hasard d’y penser, nous sommes probablement tentés de la considérer comme un plus, un petit extra sympathique, mais clairement accessoire : « On verra bien, de toute manière ce n’est pas pour tout de suite, et puis cela ne change rien dans ma vie d’aujourd’hui. » C’est aussi ce que pensaient les premiers chrétiens à Corinthe. Mais saint Paul ne partageait pas leur avis : « Si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés. » (1 Co 15, 16-17).
Il ne s’agit pas ici de faire un cours de théologie sur la résurrection de la chair, ni de montrer pourquoi il est essentiel d’y croire, mais d’explorer rapidement les implications que cet article de foi a pour notre rapport à notre corps.
Or, il apparaît que le dogme de la résurrection de la chair a des conséquences paradoxales, et cela parce qu’il est intimement lié au mystère de la croix : à la suite du Christ, « premier-né d’entre les morts » (Col 1, 18), nous ne ressusciterons avec notre corps glorieux et immortel qu’à la condition de mourir d’abord avec notre corps mortel. Cela fonde toute l’ambivalence dans notre rapport à ce corps périssable. D’une part, il est appelé à disparaître car nous devons tous mourir, mais d’autre part, il est la semence de notre corps spirituel : « Il en est ainsi pour la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite incorruptible ; semé méprisable, on ressuscite dans la gloire ; semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force ; semé corps animal, on ressuscite corps spirituel » (1 Co 15, 42-44). Ainsi l’importance de notre corps mortel est à la fois considérablement diminuée (ce corps dans son état actuel n’est que passager, ses qualités et infirmités disparaîtront) et infiniment exacerbée (c’est bien ce corps qui ressuscitera, quoique sous d’autres modalités, et qui acquiert donc un poids d’éternité).
Ce n’est donc pas la peine de sculpter son corps au body building, de mettre toute son énergie à acquérir un corps de rêve, car il finira bien par se flétrir, mais nous ne devons pas non plus le négliger et l’user, comme on fait avec une machine qu’on jette quand elle ne marche plus, car il est fait pour l’éternité.
Néanmoins, on peut dépasser cette tension paradoxale en musclant l’homme nouveau en soi, en spiritualisant son corps dès ici-bas. En effet, par la grâce on participe déjà réellement à la vie du Christ glorieux, même si cette vie demeure « cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3, 3). Le corps glorieux peut déjà prendre forme et sa beauté commencer à transparaître. Pour cela il suffit d’aimer. C’est ce que font les saints. C’est pour cela que le visage ridé de Mère Teresa était si rayonnant. C’est pour cela que le corps souffrant de Jean-Paul II a su toucher les cœurs. Et c’est pour cela que le Christ défiguré sur la croix y est déjà glorifié.
Saint Dominique (1172-1221), fondateur de l’Ordre des Prêcheurs était réputé être un homme de prière intense, passant ses nuits à supplier le Seigneur. La tradition dominicaine rapporte ses neufs manières de prier avec son corps.
Ces attitudes gestuelles invitent à entrer dans la démarche de vie intérieure de saint Dominique et de découvrir un Seigneur et Sauveur étonnamment proche, présent et vivant.
À travers un langage gestuel saint Dominique livre le secret de sa prière ; son âme agit sur les membres de son corps pour monter vers Dieu avec ferveur, et son corps devient prière, soutient l’élan de son âme et manifeste par des signes visibles l’ardeur de son amour pour le Christ.