Savons-nous préparer notre confession pascale ?
Extrait du Sub Signo Martini – Au fil de la liturgie
L’Église demande depuis 1215 à tous ses membres ayant atteint l’âge de raison, une confession annuelle et cette exigence fait encore partie de ses commandements. C’est un rendez-vous avec la Miséricorde qui doit être préparé soigneusement dans un esprit de liberté filiale.
La confession pascale est un élément fondamental de notre démarche de Semaine Sainte. Il ne peut s’agir seulement de remplir le précepte pour « faire ses Pâques » mais de vivre ces riches heures en vérité, comme des pécheurs aimés et rachetés. A certains égards, la qualité spirituelle de notre Semaine Sainte, par là même de toute notre année liturgique, dépend dans une large mesure de la profondeur de notre confession.
Cette rencontre avec le Christ devra trouver sa place au début de la Semaine Sainte afin d’être en état objectif de recevoir la grâce de chaque jour du Triduum. Elle sera fructueuse dans la mesure de cette préparation intérieure, en évitant à la fois une comptabilité scrupuleuse des fautes et une énonciation vague de manquements trop généraux.
Tout chrétien peut examiner depuis sa dernière confession ses fautes par rapport aux commandements de Dieu et de l’Eglise mais aussi par rapport aux sept péchés capitaux (l‘orgueil, l’avarice, la luxure, l’envie, la gourmandise, la colère, la paresse matérielle et spirituelle). Il relit également sa vie dans un triple rapport : à Dieu, aux autres et à lui même. Il peut rendre grâce pour ses progrès spirituels et moraux dans certains domaines de sa vie ou découvrir des fautes nouvelles ou qu’il ne considérait pas comme telles. Mettre sur le papier les principaux points de l’aveu n’a rien d’infantile, au contraire, cela évite les omissions et permet une première expression du péché. Saint Ignace de Loyola le recommandait, affirmant que « l’on se convertit en écrivant». Il en va de ce sacrement de guérison comme d’un remède régulier : un regard quotidien, lucide et courageux sur la journée écoulée – l’examen de conscience du soir – constitue la meilleure préparation, même lointaine, à la confession, acte d’amour inouï où le Christ en croix déverse avec son Sang sa grâce qui lave l’âme du pécheur.