L’Avent : une préparation au don de Dieu 

A peine entrés dans le temps de l’Avent, plaçons-nous sans tarder dans une posture d’attente. Pas une attente faite d’excitation ou d’agitation. Pas une attente mondaine qui espère un succès ou une promotion. Pas une attente humaine limitée et courte de vue. L’attente dont il s’agit est calme, intérieure, silencieuse, surnaturelle. Nous l’avons chanté dimanche dans l’introït de la messe : Ad te levavi animam meam, « vers toi j’élève mon âme ». C’est bien cela le sens de notre Avent : une pénitence joyeuse, mieux, une préparation à quelque chose d’immense.

Mais cette préparation nécessite un changement de regard. Notre mère l’Église nous invite pendant ces quelques jours à ne plus nous regarder mais à lever les yeux de notre âme vers le Sauveur qui nous a été donné le soir de Noël. Ce don, nous le verrons dans quelques jours, est en apparence anodin. Tellement anodin qu’il s’accomplira dans le silence d’une étable et les bergers seront les premiers à le contempler. Un don si petit, si fragile, appelé à grandir avec le temps, et finalement à donner sa vie pour nous. En un certain sens le mystère de notre salut commence à Noël. Se préparer à Noël c’est donc se préparer à recevoir le Salut de Dieu.

Le don de sa vie que fera Jésus sur la croix est inauguré par le don de sa venue sur terre. Un tel don nécessite de s’y préparer corps et âme. Ne perdons pas de temps à chercher comment nous préparer le mieux possible. Appuyons-nous sur les armes de l’Église que sont les sacrements, la prière quotidienne, la parole de Dieu. Justement, l’Évangile de ce jour nous montre quatre exemples d’homme qui ont tout quitté sans tarder pour suivre le Christ. André, que nous fêtons aujourd’hui, Simon son frère, puis Jacques et Jean les fils de Zébédée. A leur exemple, lâchons nos filets qui nous empêchent d’approcher de Dieu. 

Profitons de cet Avent pour faire de notre vie chrétienne une préparation au don de Dieu. Si tu savais le don de Dieu (Jn 4) dira Jésus à la Samaritaine. Effectivement nous avons souvent du mal à voir l’œuvre de Dieu dans nos vies. Centrés sur nous-mêmes et nos problèmes quotidiens, nous oublions de lever notre âme vers Dieu et de contempler le don qu’il nous donne : son Fils, notre Sauveur. Nous avons chaque année l’occasion de contempler ce don dans la crèche de Noël. Mieux, nous avons chaque jour l’occasion de le contempler et de nous unir à Lui dans l’Eucharistie. Pourquoi ne pas commencer cet Avent avec la ferme résolution de se décentrer de nous-même pendant quelques jours, pour mieux se concentrer sur la grandeur du don de Dieu, don illimité et quotidien. 

Comme l’Église nous y invite posons ce OUI qu’ont posé les premiers Apôtres alors qu’ils ont entendu un homme qui les appelait, ce qui a suffi pour les pousser à tout quitter. Nous aussi commençons cet Avent en lâchant prise, et en écoutant le Christ qui nous dit : « suis-moi ». S’Il nous appelle à le suivre et à tout laisser, ce n’est pas pour nous perdre, mais pour recevoir plus que ce que nous osons espérons. Au début de cet Avent osons dépendre de Dieu, osons croire qu’Il peut nous combler, osons nous approcher de Lui pour mieux nous préparer à le recevoir…Oui, osons croire que Dieu seul suffit ! Amen.