Calendrier d’Avent
MÉDITATION
Tout au long de la période de l’Avent qui a commencé il y a quatre semaines, nous avons désiré la venue du Christ. Nous l’avons invoqué avec ardeur aux offices de ces sept derniers jours avec le fameux « Veni » adressé à Jésus, l’Emmanuel… Nous lui avons donné de l’espace dans nos crèches et dans nos cœurs, et il nous tarde désormais que cette place soit prise.
Nous n’attendons pas seulement le début de la célébration soigneusement préparée, nous n’attendons pas non plus uniquement de la voir se terminer afin de pouvoir offrir ou ouvrir nos cadeaux : nous attendons quelqu’un. Et ce « quelqu’un » nous voulons qu’il vienne combler notre désir immense qu’est celui d’aimer et d’être aimé.
Dieu est celui que nous attendons, « celui que mon cœur aime » dit le Cantique des Cantiques, celui que notre cœur cherche dès l’aube, car Il nous a créés et faits à son image comme êtres de communion désireux de partager avec lui ce dont Il veut nous combler depuis toute éternité.
Or, c’est un bébé qui arrive dans cette nuit. Nous savons qu’il est notre Sauveur, mais ce Sauveur se fait humblement petit au point d’être totalement dépendant des autres. Cela semble risible que d’attendre tout du ciel et de ne voir qu’un petit bébé, et pourtant tout ce que nous désirons est en Lui, en Lui vers qui les Mages eux-mêmes viendront se prosterner. Il montre à travers sa petitesse que Dieu est un Dieu qui se penche sur nous jusqu’à se faire comme nous en passant même par l’étape du nourrisson. Ici nous voyons la grande Miséricorde de Dieu : Dieu se penche sur notre petitesse et sur notre fragilité – que nous aurons l’humilité de reconnaître – en se faisant lui-même fragile. En Lui nous pouvons alors voir les cieux qui s’ouvrent pour descendre sur terre. Il n’est pas qu’un envoyé de Dieu : ce bébé est Dieu, il est l’Emmanuel, nom qui signifie : Dieu avec nous.
Ainsi de ce bébé nous pouvons tout attendre : Il est Dieu et en même temps la preuve que Dieu nous aime d’un amour infini. Il est notre source de vie, la source de la vie que nous allons transmettre autour de nous… vie qui s’extériorise dans la joie, dans les actes d’amour du quotidien, dans nos luttes en faveur de la paix et de l’unité de ceux qu’il veut rassembler en communion en Lui. Ce bébé est l’infini incarné et nous allons pouvoir communier à son corps. Alors désirons-Le, pour nous et pour tous ceux qui nous entourent, pour ensuite être des prolongements de son action : des diffuseurs de paix et de joie.
Dans ces instants qui précèdent la Nativité nous pouvons une dernière fois demander au Seigneur d’accroître notre désir de le recevoir. Si nous ne le désirons pas, demandons-Lui de le désirer, il n’attend que cela. Si nous le désirons, demandons-en lui encore plus : le Seigneur veut nous combler de ses grâces et elles sont infinies. Et si nous nous sentons loin de tout cela, demandons le désir de Le désirer, il saura comment venir si nous lui entrouvrons la porte. Ainsi nous pourrons faire de la collecte de ce jour un cri : « Seigneur Jésus, hâte-toi, ne tarde plus : que ta venue réconforte et relève ceux qui ont foi dans ton amour. » Que l’exemple de la Vierge Marie nous y conduise.