Contempler en mon âme la présence agissante de Jésus…
La présence de Jésus en moi, par la grâce pascale, c’est véritablement la présence d’une eau vive, non pas d’une eau dormante ; c’est la présence de Jésus agissant. C’est la présence de Jésus qui adore Son Père. C’est la présence de Jésus qui se dévoue à Ses frères. C’est la présence de Jésus qui continue en moi, par les facultés que je Lui prête, à apporter, à annoncer l’évangile. Et cela c’est l’Église, l’Église qui continue l’annonce de la Bonne Nouvelle, le Christ répandu et communiqué…
C’est pour cela que si la contemplation du mystère pascal, c’est la contemplation de mon âme, c’est aussi la contemplation de l’Église, l’Église qui est toute en mon âme. Dès que je me regarde, dès que je regarde Jésus en moi, Jésus agissant en moi, aimant Son Père, aimant les hommes par mon cœur, par mes lèvres, par mon intelligence, par toutes ces facultés dont Il s’empare peu à peu, je contemple l’Église qui est toute en mon âme.
C’est pour cette raison qu’en ce Temps pascal qui part de la Croix et de la Résurrection pour finir en plénitude à la Pentecôte, toutes les lectures nous orientent sur ce regard que nous devons porter vers l’Église. En portant notre regard sur notre rapport à Dieu, sachons voir, en notre intimité personnelle, le travail de Dieu en nous, c’est-à-dire la réalité ecclésiale. Cette réalité ecclésiale qui doit être en moi, elle est déjà dans le corps apostolique : en comparant ce que Jésus fit par les Apôtres et ce qu’Il fait en moi depuis cette Résurrection 2024, je peux en conclure comment je vis la grâce de cette Pâque.
« Jésus vint au milieu d’eux »
Quelles sont les caractéristiques de la réalité ecclésiale primitive ?
Le fondement de la réalité ecclésiale c’est, d’abord, la présence du Christ au milieu des hommes : « Jésus vint au milieu d’eux. » L’Église, c’est Jésus présent au milieu des hommes autant que c’est Jésus présent dans mon âme.
Jésus est présent et Il apporte avec Lui la joie et la paix « La paix soit avec vous… Et les Apôtres furent dans la joie en voyant le Seigneur. » Comment savoir si Jésus est encore en mon âme ? Comment savoir si je suis en conformité avec la réalité ecclésiale des Apôtres ? En regardant la paix qui est en moi. En regardant la joie qui est en mon cœur. Oui, la paix et la joie sont les signes certains de la présence de Jésus.
Il y a un autre signe, une autre caractéristique de cette Église naissante que je dois retrouver en moi : la communion fraternelle : « La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme. » Parce que Jésus, en chacun d’entre nous, comme en chacun des Apôtres, prie Son Père, aime Son Père et fait l’unité ainsi entre tous les hommes, toutes les personnes : « Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, ni hommes ni femmes, ni esclaves ni hommes libres », mais Jésus tout en tous, parfaitement uni au Père. C’est dans cette multiplicité du corps de l’humanité, du corps qu’est l’Église que se fait -en la personne de Jésus présent en chacun d’entre nous- l’unité de la charité : la communion fraternelle : « Aimons-nous les uns les autres comme Dieu nous a aimés. » (1Jn.4, 7)
Un seul cœur, une seule âme…
Voilà ce qu’est la charité chrétienne. Ce ne sont pas des liens que nous faisons et établissons avec ceux qui sont de notre classe, de notre caste. C’est l’unité qui s’établit entre nous parce qu’en chacun d’entre nous est présent Jésus ressuscité, Jésus vivant, Jésus agissant, c’est-à-dire Jésus aimant Son Père et les hommes qu’Il attire à Lui pour les Lui présenter purifiés et ne faisant qu’un seul cœur, qu’une seule âme…
Un seul cœur, une seule âme : première caractéristique : la communion de charité. Voilà ce que l’Écriture me révèle de cette Église primitive. Alors, si je jette un regard sur mon âme -qui EST l’Église- où en suis-je de ma communion fraternelle ?
« Nous avons vu le Seigneur »
La deuxième caractéristique que l’Écriture nous rapporte de l’Église est la sacramentalité du Salut. L’Église est faite pour laisser Jésus aimer Son Père, aimer les hommes et chaque homme, pour apporter la Bonne Nouvelle. Non seulement elle est faite pour cela mais elle EST cela. L’Église, c’est l’évangile qui est annoncé jusqu’à la fin des temps !
Et Thomas, l’Apôtre incrédule, est le premier à bénéficier de cette annonce de l’Évangile. Absent lors de l’apparition du soir de Pâques, ses frères lui disent : « Nous avons vu le Seigneur. » Et ils annoncent la Résurrection. Ils annoncent Jésus vivant et ressuscité. Ils annoncent la bonne nouvelle de la Bonne Nouvelle, le noyau de l’Évangile. Voilà le message que l’Église doit annoncer aux hommes. Et Thomas a profité le premier de cette annonce.
Face à cette deuxième caractéristique de l’Église qui est d’être porteuse du Salut, de la Résurrection de Jésus, à toute la terre, où en suis-je ? Qu’ai-je fait depuis huit jours ? Ai-je essayé dans ma famille, dans ma cité, dans mon travail, dans mes relations proches d’annoncer la Bonne Nouvelle du Salut ? Ai-je essayé de dire, par le témoignage de ma vie : ‘Il est ressuscité’ ?!
Essayons de répondre à ces deux questions. Regardons où en est Jésus dans notre cœur. D’abord est-Il encore là ? Ensuite, Le laissons-nous agir ? Sommes-nous vraiment des membres vivants de Son Église ? A l’image de Pierre et des Apôtres, essayons-nous de Le laisser en nous aimer nos frères dans la concorde et la communion fraternelle ? Le laissons-nous, à travers nous, par le témoignage de nos actes, de notre vie, de notre sainteté, annoncer Lui-même, mais à travers nous, Sa Résurrection ?
Saint Temps Pascal à chacun !