Calendrier de l’Avent
MÉDITATION
« Venez à moi, vous tous qui peinez »
(Mt 11, 28-30 )
« Mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ». « Oui, pourrions-nous être tentés de répondre, mais ça reste un joug » et qui serait content d’apprendre qu’il doit en porter un ?
Je ne veux pas de joug, je veux la liberté, je veux être libre de mes mouvements, de mes actions… En fait, à bien y regarder, je veux être, pour une part, le fils prodigue : prendre la richesse de mon père et vivre seul avec, loin du Père. Et, finalement, finir seul, pauvre, triste, affamé et abandonné. Je veux troquer le joug que me propose le Seigneur contre les chaines d’un autre maître. Rien que pour cela, la prudence devrait nous inviter à choisir sans hésiter le joug du Seigneur ! Mais comme il est dur d’accepter de dépendre d’autrui. Et pourtant, cette dépendance, nous dit Jésus aujourd’hui, « vous procurera le repos ». Par elle, « vous trouverez le repos pour votre âme ». Cette dépendance, c’est une promesse de paix, donc de bonheur.
D’un côté être affamé au milieu des cochons, seul. De l’autre le bonheur. Des deux maîtres dont peuvent dépendre notre vie, l’un est « menteur et meurtrier » et l’autre est « doux et humble de cœur ». Bref, l’un veut notre malheur, l’autre notre bonheur. L’un nous promet un ”bonheur” immédiat, superficiel, l’autre nous dit la vérité : je vous « procurerai », vous « trouverez » : ces deux verbes sont au futur. Jésus nous rappelle que le bonheur s’inscrit dans le temps, le temps de notre vie.
Que nous le voulions ou non, nous sommes marqués par le péché, la tache originelle. Et c’est la source de nos maux, le « poids du fardeau » sous lequel nous croulons comme nous dit Jésus. Devant notre condition humaine s’offrent deux possibilités : accepter d’être chargé de ce joug et le remettre dans les mains du Christ pour qu’il le porte avec nous. Ou bien nous pouvons le rejeter, le refuser, s’en émanciper, mais pour finalement mieux retomber dans les chaines de l’Adversaire.
Face à la tentation de l’indépendance radicale, du « Ni Dieu ni maitre », demandons la grâce à Dieu de nous en délivrer en nous montrant que Satan nous ment et que le seul qui veut et peut nous donner le bonheur, c’est Lui, le Christ, notre sauveur doux et humble au joug léger.