Comme nous lisons cet Évangile en temps de carême, nous pouvons être tentés de le lire de façon sélectif : en effet, l’abandon total de Levi ainsi que l’appel de Jésus des pécheurs pour les guérir semble convenir d’avantage à notre idée d’un carême sérieux que la grande fête que Levi donne pour Jésus et la foule nombreuse. 

Dans ce temps nous souhaitons prendre des moyens au-delà de notre vie ordinaire : nous nous essayons au jeûne, nous prenons plus de temps pour la prière et nous nous efforçons à une attitude plus charitable, notamment envers les pauvres. Ces efforts sont bons et même nécessaires, parce que notre foi est petite et notre vie souvent en décalage avec elle. Mais nous pourrions oublier que ces moyens n’atteignent leur but seulement, si nous accueillons d’avantage Jésus dans notre vie.  

L’Ancien comme le Nouveau Testament abondent d’exemples de personnes qui s’imposant une vie en stricte conformité avec les exigences de la foi s’en enorgueillissent ou à force de peiner sans finalité abandonnent le chemin vers Dieu. 

Jésus appelle Levi à sa suite. Cela bouleverse toute sa vie : il abandonne tout, il rend les biens qu’il a gagné malhonnêtement et encore plus. Cela va le libérer d’abord pour accueillir Jésus et puis pour le suivre et se mettre tout entièrement à son service.  

Ordonnons donc tous nos efforts et résolutions à accueillir et à aimer Jésus, lui qui nous a aimé avant que nous ayons fait quoi que ce soit, lui qui est venu pour nous guérir gratuitement.