« Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! »
Lectio divina pour la Solennité de Noël Messe du Jour
Is.52, 7-10 Héb.1, 1-6 Jn.1, 1-18
Lectio divina pour la Solennité de Noël Messe du Jour
Is.52, 7-10 Héb.1, 1-6 Jn.1, 1-18
Quand on se souvient que le Gloria que nous chantons avec une joie et une force toute particulière pour fêter la naissance de Jésus, était primitivement chanté une seule fois par an par le Pape, le jour de Pâques, c’est dire l’importance de cet hymne tiré du récit évangélique de la naissance du Christ ! « Gloire à Dieu au plus haut des cieux » pour célébrer, pour chanter, pour crier notre joie devant la plus belle pièce de théâtre de toute l’histoire de l’humanité : Noël !
On ne refera jamais une pièce aussi brève : deux actes aussi denses avec l’Incarnation du Fils de Dieu, aussi vastes car concernant tout l’univers.
Nous sommes tous acteurs de cette pièce comme cela se fait maintenant dans le théâtre moderne : nous sommes interactifs.
Le premier acte est l’encharnellement de Dieu, un mot compliqué mais qui veut dire tout simplement l’enfantement de Dieu à la vie humaine, dans la chair. Et le deuxième acte est l’enfantement de l’homme à la Vie divine. Le premier acte donc est l’enfantement de Dieu à la vie de l’homme ; quant au deuxième acte : c’est l’enfantement de l’homme à la Vie de Dieu.
C’est donc l’encharnellement de Dieu parce que pour être roi sur quelque chose, il faut partager. Souvenons-nous de la fable de La Fontaine : le lion, roi des animaux. Si donc Dieu est roi, c’est qu’Il partage ma race, c’est qu’Il est de ma chair.
« Le Verbe s’est fait chair… » : Il n’y a rien de plus concret.
« …Et Il a habité parmi nous. » : Il n’y a rien de plus explicite.
Il a pris le limon. Il s’est fait de notre argile. Il s’est « créé » Lui-même comme Il a créé Adam. Imaginez Dieu qui, avec la chair, dans le sein de Marie, pétrit Son Fils Jésus comme Il a pétri Adam puis Eve de Adam.
Dieu se fait de notre pauvreté, cette pauvreté que si souvent nous méprisons. Nous méprisons nos limites, nous aimerions transcender notre corps. Nous aimerions être immortels, alors que Dieu a aimé cette chair faible, pesante, quelquefois angoissante (souvenons-nous de l’Agonie !). Certes Il est roi mon Dieu ; mais Il est le roi pauvre, Il est le roi humble, Il est le roi abaissé, Il est le roi petit.
C’est l’enfantement de l’homme à la Vie divine.
Dieu le dit d’abord pour le Christ, pour le Verbe fait homme. Il le dit donc pour tout homme.
Si Dieu s’est fait homme c’est pour que l’homme soit Dieu ! Si Dieu s’est incarné c’est pour que l’homme participe à la nature divine !!
Non seulement Dieu s’est fait chair, mais Il a donné à tous ceux qui L’acceptent comme tel, à tous ceux qui acceptent un Dieu humble, (ce n’est pas facile !), à tous ceux qui acceptent un royaume d’humilité, à tous ceux qui désirent entrer dans ce royaume d’humilité, -comparons avec nos désirs quotidiens de puissance, de pouvoir, de savoir- à tous ceux qui désirent entrer dans ce royaume d’humilité, ce royaume du roi humble, Il a donné pouvoir non seulement d’y entrer, mais d’y entrer comme enfants, c’est-à-dire d’y entrer comme Ses fils : « Aujourd’hui tu es mon fils, Je t’ai engendré… »
Voilà le message de Noël, tout simple. Voilà ce qui nous fait chanter notre Gloria. Voilà ce qui nous fait crier de joie dans l’intérieur de notre cœur.
Il a dit qu’Il serait notre Père, nous l’entendons dans la Lecture de l’Epître aux Hébreux : « Je serai un Père. »
Et Il a envoyé Sa Parole pour prouver cette Parole !
Il a donné Son Fils pour qu’en répondant à cette Parole nous devenions Ses enfants.
N’est-ce pas là un motif suffisant pour chanter notre joie ? C’est un motif autrement plus important que la dinde et les cadeaux de Noël qui sont pourtant légitimes !
C’est d’ailleurs ce même motif qui entraine la joie familiale, qui entraîne la fête, qui entraîne le repas et la convivialité : « Il sera notre Père… »
Et le seul qui pouvait en justice, parfaitement, annoncer, vérifier, expliquer cette vérité : c’est le Fils.
Voilà l’amour fou de Dieu, la tendresse de Dieu qui court après chaque homme car, n’oublions pas, cette pièce de théâtre a pour scène le monde entier, l’univers : vous, chacun, nous tous les hommes, de tous les temps, tous les hommes sous tous les cieux…
En chacun de nous Dieu se fait enfant et chacun de nous est appelé à devenir Son enfant !
Aujourd’hui est vraiment le jour où nous devons dépasser nos différences, dépasser ce qui dans le quotidien de nos vies peut engendrer la querelle, engendrer la méfiance, engendrer voire même la jalousie ou l’envie…
Nous sommes tous sur cette scène de théâtre, nous sommes tous à la fois devant le premier acte et dans le second. Nous avons tous dans notre cœur ce Jésus qui, par grâce, dans la Liturgie de Noël va de nouveau s’engendrer en nous ; et nous avons tous la grâce de pouvoir répondre pour accepter cet engendrement et devenir ainsi, à notre tour, enfant de Dieu.
C’est la joie que je vous souhaite, c’est la paix que je vous souhaite, comme dit la Liturgie et je finirai par cela : « Que la paix et la joie du Seigneur soient toujours avec vous !
Mgr Jean-Marie Le Gall
Communauté Saint Martin
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