Calendrier d’Avent
MÉDITATION
L’Ancien Testament nous le rappelle souvent : Dieu est LE Tout-Puissant : c’est particulièrement flagrant lors des manifestations de Dieu à Moïse. Ces théophanies prennent la forme d’un feu, d’une colonne de nuée, d’orages… Dieu se manifeste à l’homme, dans l’Ancien Testament, sous l’apparence de phénomènes naturels devant lesquels l’homme est saisi par la puissance de la nature qui l’entoure. Des phénomènes qui rappellent à l’homme que bien qu’il ait été institué intendant de la Création par Dieu, il n’en n’est pas le maître. Le maître de la Création c’est Dieu lui-même, c’est le Créateur. Et comme le dit le livre de la Sagesse au chapitre treize, « c’est le feu, le vent, la violence des flots, les luminaires du ciel gouvernant le cours du monde, qu’ils [les hommes] ont regardés comme des dieux. S’ils les ont pris pour des dieux, sous le charme de leur beauté, ils doivent savoir combien le Maître de ces choses leur est supérieur, car l’Auteur même de la beauté est leur créateur. Et si c’est leur puissance qui les a frappés, ils doivent comprendre combien est plus puissant Celui qui les a faites. » Quand Dieu se manifeste à l’homme, c’est dans toute la puissance de sa Création, à travers des phénomènes qui dépassent l’homme.
Et pourtant, nous nous apprêtons à fêter Noël dans sept jours. Dans sept jours, ce même Dieu Tout-Puissant va s’offrir aux hommes, à nous, dans la peau d’un bébé. Et plus encore, voilà déjà trente-neuf semaines qu’il vit et grandit dans le ventre de la Vierge Marie. Comment concilier cette idée d’un Dieu Tout-Puissant lorsqu’il est un simple fœtus, un simple nourrisson totalement dépendant des soins que lui prodigueront ses parents ? L’Ancien Testament nous avait déjà préparé à pareil paradoxe, lorsque Dieu vint à la rencontre du prophète Élie : « Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne, car il va passer. » Il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie sortit et se tint à l’entrée de la caverne. »
Parce que Dieu est Tout-Puissant, il peut se permettre de ne pas l’être et de nous apparaître dans une brise légère qui rafraichit et non dans un ouragan qui détruit, dans David et non dans Goliath, enfin, dans un enfant qui nait dans une étable. Dieu est si puissant qu’il peut devenir totalement impuissant pour nous rejoindre dans notre petitesse, pour préserver le plus beau cadeau qu’il nous ait fait : notre liberté de l’aimer ou non, de le reconnaître comme notre Créateur ou non. Sa Toute-Puissance s’arrête là où Il a décidé de faire commencer notre liberté.
L’exemple le plus manifeste de cet abaissement est bien sûr l’Eucharistie. Dieu s’y donne à nous dans un vulnérable petit bout de pain. C ‘est ce que nous pourrions lui dire demain à la messe quand il s’offrira une fois de plus à nous : « Merci Seigneur pour l’infini respect que tu as de ma personne en te faisant si discret et fais grandir mon désir de t’adorer dans toutes les petites choses de ma vie pour que mon cœur soit prêt à te recevoir dimanche prochain.