Calendrier d’Avent
MÉDITATION
Au lendemain de l’Immaculé conception, nous replongeons dans l’Avent. Qu’avons-nous pu puiser dans cette fête pour la suite de notre route vers la Nativité ? Il me semble que cette citation de Sainte Élisabeth de la Trinité est éclairante sur ce point.
Que savons-nous de la Vierge Marie avant l’Annonciation ? L’Évangile ne nous raconte rien de sa vie. Pourtant l’Église nous enseigne qu’elle est l’Immaculée conception, c’est-à-dire qu’elle a été préservée du péché originel. Elle est toute pure. Elle n’a jamais connu la boue du péché. Qui donc mieux qu’elle aurait pu recevoir l’Esprit-Saint afin que le Verbe se fasse chair en son sein ? Toute la vie de Marie avant l’Incarnation du Fils de Dieu fut donc un Avent, une période d’attente, pendant laquelle Dieu préparait la Vierge à devenir la Mère du Christ Jésus.
Et nous ? Dieu veut aussi que notre cœur soit prêt pour recevoir son Fils. Que pouvons-nous apprendre de Marie pour nous y préparer ?
Ecce ancilla Domini : vivre dans l’instant présent.
Voici ! Me voici ! Dieu habite dans le présent. Il ne demande que notre présence pour se manifester à nous et nous rencontrer. Me voici Seigneur pour faire ta volonté ! Faisons notre cette parole de la Vierge, dans les choses les plus banales de notre existence, dans notre oraison, dans nos occupations quotidiennes. Ne nous lassons pas de dire « Ecce, me voici ! Seigneur tu es là, avec moi ». Apprenons ainsi à être présent au présent, à la vie que Dieu nous a donnée et continue de nous donner maintenant. Le Pape François écrivait : « le fait d’être sereinement présent à chaque réalité, aussi petite soit-elle, nous ouvre beaucoup plus de possibilités de compréhension et d’épanouissement personnel » (Laudato Si, n°222).
Ainsi pourrons-nous découvrir la présence de Dieu caché dans l’instant présent, comme Il s’est caché dans le sein de la Vierge.
Ecce mater tua : l’union à Dieu et spécialement par nos souffrances.
Contemplons le Christ sur la croix. À ses pieds se tiennent Marie et Saint Jean. « Voici ta mère ». Jésus demande au disciple qu’il aimait de prendre soin de sa mère, c’est-à-dire de s’occuper d’elle quand Il sera mort, mais bien plus : « maintenant, pour l’instant, lui dit-il, console ma mère qui a tant de peine alors qu’elle voit mourir son fils ».
Demandons donc au Seigneur d’être vrai dans l’amour, c’est-à-dire de faire de nous des êtres de sacrifice. Le sacrifice c’est l’amour mis en action. Acceptons joyeusement les petites et les grandes souffrances du quotidien lorsqu’elles se présentent à nous, sans chercher à les fuir. Le Christ sur la croix était cloué, il ne pouvait pas fuir. Mais il demande au disciple qui l’aime de prendre lui aussi une partie des souffrances qu’éprouve sa mère. L’offrande cachée de nos souffrances est le plus sûr moyen de nous unir au Christ. Si l’on observe un certain silence pendant l’Avent, cela ne veut pas dire que nous sommes seuls. Nous sommes un Corps. Notre union à Dieu attire le Seigneur dans le cœur de ceux qui nous sont unis par les liens de la charité. Le feu qui prend dans une maison finit par embraser toutes celles qui l’entourent. De même par notre union à celui qui est « un feu consumant » (Hb 12, 29) nous préparons la venue du Seigneur chez ceux qui nous sont proches.