Calendrier d’Avent
MÉDITATION
Comme les brebis, faisons la joie de notre Maître
L’Évangile d’aujourd’hui nous offre une des plus belles histoires de la Bible : la brebis perdue. Que jamais nous en soyons lassés où que nous disions : « je connais ». Non ! Elle est une œuvre d’art : un tableau à contempler où nous ne sommes jamais rassasiés. Tableau simple qui laisse entrevoir la souveraine simplicité de Dieu. Simplicité géniale, hymne d’amour particulier pour chacun d’entre nous tenu dans le mystère de l’Incarnation. Oui, car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Regardons-le avec les mots de la lecture d’Isaïe : La brebis est perdue, où ? dans un désert, ou une terre aride, d’abord tentée par de l’herbe puis une autre, une fleur des champs puis une autre, la voilà égarée ne sachant où aller. L’herbe et les fleurs se dessèchent, elle est maintenant seule, vulnérable perdue sur une route sinueuse, bordée de ravins et d’escarpements. La brebis sent la mort, elle pleure seule. Consciemment ou non, elle expie ses fautes de ne pas avoir suivie l’unité du troupeau et son unique berger. Son petit bêlement chétif bien inutile se perd dans les ténèbres et le froid. Il n’y a rien à voir, rien à manger, rien à sentir. Les 99 autres brebis qu’elles connaissaient plus ou moins bien sont probablement sur cette montagne là-haut au loin mais c’est insurmontable, trop élevée. Elle aimerait que le berger vienne la chercher, mais quelle folie ! Elle se couche, transie, et attend la mort, résignée. Rien à méditer sur la mort, c’est la fin c’est tout.
Méditons sur ces retrouvailles, clé de notre existence :
Soudain s’élève une voix forte qui proclame par un murmure au fond de son cœur : « Je t’ai retrouvé, tu es sauvée ». Venue de nulle part, la voilà prise dans des bras. Elle ne se débat pas, ce n’est pas un prédateur. Elle sent son maître qu’elle avait pris le temps de bien connaitre. Elle est alors réchauffée par sa chaleur, le maitre en effet est en sueur, le cœur battant par l’effort et l’émotion. Il a travaillé dur le maitre pour conserver son ouvrage, sa richesse, elle, petite brebis. Pour l’instant, elle ne voit pas cela, elle est juste dans la joie d’être sauvée. Elle le voit lui sourire et éclater sa joie lui disant : « consolée, consolée, ne crains pas, les ravins sont comblés, les collines abaissées » et il la porte sur son cœur pour rassembler les agneaux.
Certes la joie est tout de même davantage chez la brebis soulagée d’échapper à la mort me direz-vous ? Eh bien non. C’est le maître le plus heureux et c’est là tout le mystère car il était plus angoissé de sa mort qu’elle-même. Le sommet jadis inaccessible ne se révèle qu’une large vallée maintenant blottie contre cette poitrine de géant. Elle entre dans la joie de son maître mais toujours dépassée, elle le contemple seulement venu la chercher laissant seul le troupeau pour elle, la fautive.
Alors que retenir ?
Avant cette terrible nuit, la brebis n’avait jamais été prise dans les bras de son maitre, elle ne savait pas qu’elle valait la peine de laisser le troupeau entier sans berger. Maintenant, elle ne suit plus le maitre derrière, mais elle est avec lui à faire des pas de géants sur des obstacles insurmontables. La collecte dit : « Seigneur Dieu, tu as manifesté jusqu’aux extrémités de la terre celui qui apporte ton salut ». Eh bien que Jésus-Christ par sa naissance nous manifeste son amour, qu’il nous rachète de nos fautes et qu’il nous rende à notre vocation première d’être à son image et de vivre de sa joie.