Calendrier d’Avent
MÉDITATION
La crainte de Dieu
Dans la Bible on trouve souvent cette expression, la crainte de Dieu. Par exemple « la sagesse commence avec la crainte de Dieu » ou encore « heureux l’homme qui craint le Seigneur ». Et pourtant on a parfois l’impression que cette expression est dépassée. Depuis que Jésus est venu nous révéler son amour, qu’il s’est fait petit nourrisson dans la crèche à Noël, qu’il est mort pour nous sur La Croix, il n’y a plus de raison d’avoir peur de ce Dieu qui s’est fait tout petit pour nous. Depuis que Jésus nous a dit que nous étions ses amis, on ne voit pas comment on pourrait le craindre. Et c’est d’ailleurs toute la merveille du mystère de Noël : le Dieu tout puissant se fait tout petit pour nous, pour que nous n’ayons pas peur de venir à Lui, pour nous révéler son amour, pour nous partager sa vie.
Mais alors comment comprendre cette crainte de Dieu ? En fait il y a une mauvaise crainte, une peur, qu’on appelle servile, c’est la crainte qu’on a généralement en tête : en résumé la peur du gendarme, de la punition. Cette crainte-là est toute extérieure. Mais il y a aussi une bonne crainte, qu’on appelle filiale, et c’est de cela que parle la Bible.
Qu’est-ce que c’est que cette bonne crainte, cette crainte filiale ? Alors il y a plusieurs aspects pour mieux la comprendre. Déjà cette bonne crainte est comparable à celle d’un père qui tient son bébé dans les bras pour la 1ère fois : il est émerveillé et saisi de stupeur par la fragilité de cet être nouveau qui lui est confié. C’est une crainte, une crainte de celui qui se sait imparfait, pécheur, infidèle et qui craint de faire mal, de décevoir celui qu’il aime. Eh bien il en est de même avec Dieu, il y a une bonne crainte, une crainte filiale cette fois, comme un fils qui aime son père et qui craint de le décevoir. Face à Dieu qui est la bonté même, l’innocence même, qui nous a donné son fils, sa vie, sa miséricorde, j’ai la crainte d’être infidèle.
Et c’est l’expérience quotidienne de la prière chrétienne. Face à Dieu je me trouve comme un pauvre, dépendant de Lui. Lui est l’amour même et moi je ne sais pas aimer. Lui est le seul saint et moi je suis pécheur. On ne peut pas ne pas ressentir ce sentiment de crainte qui est comme un émerveillement confiant face à un père bienveillant en qui je me remets entièrement. On peut aussi prendre comme exemple le fiancé qui promet fidélité pour toute la vie à sa femme. Il est normal qu’il ait une certaine crainte de ne pas être à la hauteur de la promesse d’amour qu’il donne. C’est même d’ailleurs assez sage de savoir reconnaître qu’on ne sait pas aimer comme il faudrait. D’où l’expression la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse.
Voilà donc cette bonne crainte, qui nous ouvre à plus grand que nous. Et c’est une bonne manière de se préparer à recevoir le Christ à Noël, en contemplant la crèche, et en se laissant saisir par cette révélation que Dieu nous propose, lui qui est saint, à nous pauvre pêcheur.