Les Cierges des Acolytes
Histoire
Dans l’antiquité, des torches et des flambeaux étaient portés devant les princes et certains dignitaires de l’Empire en signe d’honneur. Les cierges portés par les acolytes durant les processions, à l’Évangile ou devant les officiants paraissent être les témoins de ces usages. Les autres cierges semblent dériver de ces premiers. Ainsi, dans les premiers temps du christianisme, aucun cierge n’était déposé sur l’autel. Les acolytes déposaient ceux qu’ils portaient en procession autour de l’autel, puis, plus tard, sur la table de l’autel même. Aux Vème et VIème s., le cortège du pontife romain, qui se rendait de la sacristie à l’autel, comprenait sept acolytes porteurs de flambeaux. Ils se rangeaient quatre d’un côté, trois de l’autre, pour laisser passer les officiants au milieu d’eux. Les sept acolytes représentaient les sept arrondissements de Rome, signifiant par là que la totalité de l’Église locale étaient rassemblée autour de son évêque. On y verra plus tard… les sept dons du Saint-Esprit. L’usage des sept acolytes existe encore pour le Souverain Pontife, à la messe papale, et dans le rit lyonnais, à la messe pontificale. À cette époque aussi, l’on commença à allumer un cierge à l’Évangile. Ce cierge, prenant la suite du cierge pascal, figurait la vraie lumière qui est Jésus-Christ « illuminant tout homme qui vient dans le monde ». Les acolytes tenaient ce cierge et l’éteignaient aussitôt que l’évangile avait été proclamé. Aujourd’hui encore, à la vigile de Pâques, le cierge pascal joue ce rôle principal. Exceptionnellement les acolytes ne portent pas d’autres cierges lors de cette messe unique et ils accompagnent donc l’évangéliaire les mains vides.
Description
Un cierge désigne une bougie de cire dont l’usage est exclusivement réservé au culte. Le cierge peut être plus ou moins gros, long ou effilé, selon l’usage pour lequel il est fait. Les cierges sont la plupart du temps en cire blanchie, les cierges orientaux en cire orange. On distingue principalement : le cierge pascal, le cierge de baptême et de communion, le cierge de la Chandeleur, le cierge de procession, dont la flamme peut être protégée par un cylindre de verre ou un cache en papier, le cierge funéraire qui veille près de la dépouille du défunt, le cierge votif ou de dévotion, que l’on offre au Seigneur, à la Vierge Marie ou à quelque saint, et enfin les cierges d’acolytes. Ceux-ci sont portés par les deux ministres chargés de la lumière, les acolytes (d’un verbe grec qui signifie « accompagner ») lors de la messe solenelle, des offices solennisés de laudes et de vêpres, mais aussi lors des processions, de part et d’autre de la croix. Chaque cierge est fiché sur un candélabre de bois ou de métal précieux, plus ou moins riche selon le degré de solennité. Une bobèche de verre ou de métal, placée sous le cierge, recueille la cire fondue et lui évite de se répandre. Lors d’une procession extérieure, le chandelier de l’acolyte peut être opportunément remplacé par une bougie plus modeste qui brûlera dans une lanterne, à l’abri du vent.
Signification
Les cierges d’acolytes manifestent la présence ici-bas de Celui qui règne glorieusement dans le Ciel. Lors de la procession d’entrée, c’est le Seigneur de gloire qui est accueilli par son peuple, comme autrefois le prince entrant dans sa cité, précédé de candélabres. Lors du chant de l’Évangile, c’est le Christ Lui-même qui, siégeant au Ciel, adresse de nouveau la parole à ses disciples. Enfin, les cierges d’acolytes encadrant l’Évangile signifient, suivant une belle allégorie médiévale, la Loi et les Prophètes que le Christ est venu accomplir. Ce sont alors Moïse et Élie apparaissant auprès de Jésus sur le Mont Tabor, tandis que le Père nous invite à écouter sa Parole.
Pour les curieux…
Cierge vient du latin « cereus », la cire. Il est traditionnel de considérer que la cire seule peut être employée à la confection de ce flambeau,au moins pour les cierges servant pour la messe, le Salut et l’administration des sacrements. Il existe encore des ciergeries artisanales qui ne demandent qu’à vivre de l’attention de nos paroisses à se munir des cierges de qualité… Enfin, il faut noter l’usage traditionnel d’user de cierges marrons durant l’Avent et le Carême pour marquer ces temps liturgiques d’attente et de pénitence. Par contraste, la blancheur des cierges retrouvées à Noël et à Pâques signifie efficacement le caractère festif, joyeux et solennel de ces célébrations. D’autant que ces cierges, comme les cierges d’autel, peuvent être peints !