HISTOIRE DE L’ÉGLISE
L’époque contemporaine (XIXème-XXème siècles)
Dans le champ académique, la Révolution française et l’Empire napoléonien sont considérés comme la charnière entre l’époque moderne et l’époque contemporaine. Il n’est pas douteux que ce quart de siècle très mouvementé, non seulement pour la France mais aussi pour toute l’Europe, est une période à la fois traumatisante et refondatrice pour l’Église catholique. Les nouveaux défis intellectuels et politiques, le gigantesque effort de reconstruction institutionnelle et spirituelle de l’Église sur d’autres bases que celles de la société d’Ancien Régime – du moins en France – ainsi que la prise en compte renouvelée de l’urgence missionnaire à travers le monde font du XIXe siècle une époque en tout point passionnante, riche en surprises, mais aussi lourde d’inquiétudes. À cet égard, la vie du bienheureux John Henry Newman, avec son lot d’épreuves et de combats, ainsi que son oeuvre abondante et très personnelle, sont particulièrement représentatives des enjeux que l’Église et le christianisme doivent affronter dans nos sociétés libérales modernes.
Les grands mouvements d’idées et d’action du XIXe siècle semblent s’emballer au XXe, où le sang, les larmes et la sueur coulent à flots sur toute la Terre. Ne s’agit-il pourtant que d’un siècle d’horreurs ? Pour l’Église, ce temps de profonde remise en cause, allant parfois jusqu’aux persécutions les plus sanglantes qu’elle ait jamais connues, est aussi mystérieusement un temps de renouveau et d’audace : le mouvement oecuménique, le développement remarquable des sciences théologiques les plus variées, la multiplication et la consolidation des jeunes Églises outre-mer, et aussi la fidélité des martyrs ne sont-ils pas des signes de consolation ? Jamais en tout cas la « cité de l’homme » n’affirme autant son ambition qu’au XXe siècle. L’autonomisation de l’être humain, fruit d’un lent processus philosophique, scientifique et politique commencé au XVIe siècle, ne conduit-elle pas toutefois infailliblement au pire ? Pressée par l’histoire de ressaisir en profondeur le message de salut qu’elle doit inlassablement annoncer à un monde et à une humanité de plus en plus complexes, l’Église donne, avec le concile Vatican II, une réponse particulièrement autorisée et durable, dont toute la portée, bien au-delà de quelques revendications ou slogans rebattus, n’a sans doute pas encore été envisagée.
Plan général
I – La Révolution et l’Empire : un paradoxal « triomphe du Saint-Siège et de l’Église » (Mauro Cappellari, futur pape Grégoire XVI) ?
II – La reconstruction de l’Église en France (1801 – 1905).
III – Christianisme et modernité : le cas exemplaire de John Henry Newman (1801 – 1890).
IV – L’Église au défi des idées nouvelles : science, libéralisme, socialisme, nationalisme.
V – Les grands mouvements théologiques du XXe siècle et le concile Vatican