Quelle éducation face aux addictions ?
(Dossier Sub Signo Martini n°48)
(Dossier Sub Signo Martini n°48)
La lutte contre les addictions devient aujourd’hui une question fondamentale pour tous les éducateurs. Avant d’être une question de santé publique, elle concerne d’abord la qualité de la transmission culturelle de notre société et la place de la liberté dans l’éducation.
En 1929, Sigmund Freud publiait Malaise dans la civilisation : le père de la psychanalyse plaçait l’origine du malaise culturel dans le renoncement excessif à la satisfaction du plaisir individuel imposé par une éthique sociale trop exigeante. L’homme individualiste de 2015 devrait alors s’estimer pleinement libéré de cet impératif moral : l’individu semble devenu sa propre référence et paraît pouvoir forger sa propre éthique personnelle, indépendamment de toute contrainte. Que la société se borne à permettre, reconnaître et valoriser la multitude de ces choix individuels, c’est bien ce qu’on semble lui demander. Pour autant, comme le souligne Tony Anatrella, dans La liberté détruite, le monde de 2015 semble victime d’un nouveau « malaise dans la civilisation » : les jeunes, privés de transmissions éducatives, ne parviennent plus à trouver dans la culture les ressources nécessaires à leur croissance. Ils se sentent « livrés à eux-mêmes au nom d’une liberté quasi absolue qui entraîne un sentiment de toute-puissance et laisse à penser que tout peut se vivre sans aucun effort de discernement sur la nature de ses désirs et de ses comportements ».
Or, nous le constatons chaque jour, cette pseudo-liberté, présentée comme absolue, ne parvient pas à cacher la plongée dans de vraies dépendances qui enchaînent à la fois les personnes et la société tout entière : dépendances physiques, psychologiques et affectives, sociales et culturelles. Ne parvenant plus à trouver, dans sa vie sociale et des valeurs culturelles transmises, les moyens de construire librement sa personnalité, l’individu se réfugie dans la drogue ou d’autres comportements addictifs.
« La lutte contre nos dépendances, un combat contre le vieil homme. »
Quel regard chrétien porter sur ce constat qui peut paraître alarmant, voire pessimiste ? Sans aucun doute, celui du Christ, qui appelle au réalisme mais plus encore à l’espérance. Le Christ, qui nous enseigne la vérité et qui est la vérité, vient nous affranchir, nous rendre libres ; c’est bien une promesse qu’il nous adresse (cf. Jn 8, 32). Il vient nous libérer de l’esclavage du péché, en face duquel nous sommes souvent aveugles (cf. Rm 6, 6-7). Ce regard d’espérance ne doit pourtant pas nous masquer la difficulté du combat : la lutte contre nos dépendances s’inscrit dans la lutte contre le vieil homme en nous ; c’est donc le combat de toute notre vie, nécessairement constituée de diverses dépendances. L’attitude chrétienne doit donc prendre en compte toutes les dimensions de nos conduites addictives, en distinguant les aspects moraux, psychologiques et spirituels, pour parvenir à mieux unifier notre personne et à la faire dépendre toujours davantage du Christ, notre maître.
Ce dossier cherche à donner, surtout aux parents et éducateurs, quelques clefs et quelques repères pour les aider à réagir aux conduites addictives des jeunes. Avant d’être une question d’hygiène physique ou psychique, le phénomène addictif interroge notre société sur le problème de la transmission. Elle appelle à restaurer une relation éducative fondée sur la dignité du jeune appelé à trouver sa place dans la société, grâce à un apprentissage de la liberté et de la responsabilité, de l’autonomie et du sens du bien commun, de la recherche de l’épanouissement personnel et du don gratuit de lui-même aux autres. Les différentes approches que nous proposons dans ce dossier, grâce notamment à l’éclairage du docteur Pauline de Vaux, médecin addictologue ou au témoignage de communautés comme le Cenacolo, peuvent nous permettre de mieux comprendre ce qui se cache derrière le phénomène addictif et ainsi de mieux appréhender les réponses possibles. Bien loin des écueils de la complaisance ou de la culpabilisation, la réponse éducative se trouve peut-être dans la revalorisation de la transmission culturelle et la mise en valeur d’un idéal fondé sur le don de soi-même, car, comme nous l’enseigne notre Sauveur, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).
A.B.
De quoi parle-t-on ? L’addiction est–elle une maladie, un trouble comportemental, un trouble existentiel, ou une mauvaise habitude ? Ou plutôt une signature des temps ? Tous addicts ? Le docteur Pauline de Vaux, psychiatre addictologue à Paris, nous donne quelques clefs de réponse.
Tout est vrai, en fait. En effet, l’addiction est une maladie profondément humaine quasiment inexistante dans le règne animal. Depuis les temps les plus reculés, on trouve cet attrait de l’homme pour un produit qui le fasse un peu rêver, s’évader, s’éclater. Mais qui veut faire l’ange fait la bête. C’est un peu l’histoire de l’addiction. Au début de la consommation, on est dans le plaisir et la légèreté comme une lune de miel où l’on voit tout en rose puis peu à peu on est ligoté par un besoin insatiable, exigeant, tyrannique exercé par le produit sur nous, c’est la lune de fiel qui fait souffrir, mais l’on est pris au piège…
Mon grand frère a demandé s’il pouvait aller à l’île de Ré, chez la marraine d’un cousin d’un de ses copains, après son camp. « On verra », a répondu maman. « C’est tout vu », a dit papa. « À 15 ans, tu passes tes vacances avec nous, j’aimerais bien vous voir pendant les trois seules semaines de répit que je m’octroie dans l’année. On verra quand tu seras plus âgé, si l’invitation est plus sérieuse, chez des amis que nous connaissons, et pas pendant mes propres vacances ». Mon frère aussi, il a soufflé en levant les yeux au ciel, et j’ai l’impression que de cela aussi, on reparlera.
« Les dépendants sont avant tout des blessés de l’amour. »
L’addiction est un trouble complexe dit poly factoriel car n’importe qui ne devient pas dépendant. Les déterminants sont génétiques, biologiques, familiaux, psychologiques, existentiels et spirituels. Le Professeur Olivenstein avait proposé il y a de nombreuses années déjà, en 1973, une triade constitutive de la toxicomanie : un produit / une personne/ des circonstances. En effet, on ne devient pas dépendant par hasard ou par accident. Seuls certains produits (ou comportements) sont mis en cause, seules certaines personnes sont vulnérables, et certains moments de fragilité sont plus propices que d’autres pour prendre des risques. Être dépendant, c’est une façon d’être au monde et, même si d’aucuns s’en défendent, les dépendants sont avant tout des dépendants affectifs, des blessés de l’amour et donc des mendiants d’amour. Nombreuses sont les blessures affectives – d’abandon, de trahison, d’injustice, de rejet, d’humiliation ou de mal-être – noyées dans des ivresses incontrôlées ou une consommation abusive de cannabis. Nombreux sont les graves préjudices subis, les enfances maltraitées qui trouvent leur « consolation » dans les produits, les films pornographiques… L’addiction permet de supporter l’insupportable de nos vies.
Les addictions sont définies comme un trouble comportemental depuis les travaux du Docteur Goodman, dans les années 1990 : « une poursuite d’un comportement en dépit des conséquences négatives de ce comportement ». « Je sais que c’est mauvais pour moi et malgré tout je continue ». Absence de volonté ? Ou impuissance malgré toute ma bonne volonté ?
Dans la construction de leur personnalité, les jeunes sont appelés à accéder à une relation de communion avec Dieu et avec les autres. La relation tient donc une place centrale dans notre vie de foi et notre vocation à la sainteté. Elle doit ouvrir à l’autre et éviter le repli sur soi, source de toutes les dépendances.
Notre vocation à la sainteté est un appel à vivre une communion avec Dieu et avec les autres. Notre vie de foi est donc une vie où la relation tient une place centrale. L’ensemble de nos relations doit ainsi être vécu avec toutes les dimensions de notre personne : physique, psychologique et spirituelle. La sexualité ne peut être considérée comme un « à côté » de notre vie relationnelle, mais elle en constitue une dimension essentielle. La sexualité, entendue dans un sens plus large que la simple génitalité, correspond à cette puissance de vie qui nous pousse à entrer en relation et à se donner. Ce don de soi trouve sa forme la plus accomplie dans l’union conjugale.
En aidant l’enfant à sortir du narcissisme, où la satisfaction et le plaisir sont recherchés pour eux-mêmes, l’éducation se propose de faire accéder le jeune à une sexualité mature, où l’autre est recherché pour lui-même et où le plaisir est accueilli comme un fruit de la relation à l’autre. Pour diverses raisons liées à notre histoire personnelle, ce passage peut être parfois difficile. Une forme de narcissisme peut alors entacher nos relations et se retrouver dans notre sexualité sous la forme de dépendance et d’addiction. La tentation est alors davantage de se rechercher soi-même dans la sexualité ou de se rassurer sur sa virilité ou sa féminité, que de se donner et de rencontrer l’autre en tant qu’autre. La sexualité se voit alors déconnectée de la relation et la personne peut se maintenir et s’enfoncer dans un isolement douloureux à travers des pratiques auto-érotiques.
Une véritable libération ne peut donc advenir que dans une ouverture réelle à la relation et au don de soi. Une vie de foi authentique, à travers la prière et les sacrements, constitue le chemin par excellence pour se donner aux autres et vivre d’un véritable amour. Mais cet amour doit ensuite se déployer dans la vie quotidienne en posant des actes concrets de don de soi et d’engagement au service des autres (dans la vie familiale, professionnelle, associative ou ecclésiale). Il ne faudrait pas négliger pour autant un travail psychologique qui pourrait parfois constituer une aide précieuse pour travailler sur certains conditionnements, mis en place au cours de notre histoire personnelle ; ils pourraient expliquer des difficultés à accéder à une relation réelle.
Pascal Boulic + prêtre
« La libération n’advient que dans une ouverture réelle au don de soi. »
Quitter les addictions, c’est ouvrir un chemin de croissance, un chemin d’approfondissement de notre vocation profonde. Si la foi ne peut certes pas être prescrite comme un médicament, la guérison doit prendre en compte toutes les dimensions de la personne.
« Si l’addiction rend esclave, le Christ nous rachète. »
En effet, les addictions emprisonnent le corps dans son entier, c’est-à-dire corps, psychisme et âme. Quitter l’addiction suppose de mettre en place un processus de libération de toutes les instances de la personne. Le processus de rétablissement ou de guérison va donc supposer de prendre en compte chacun de ces niveaux. Cela exige de prendre soin de son corps, de panser ses blessures, et de solder les dettes de toutes sortes.
Il est intéressant de revenir à l’étymologie du mot addiction. Ce mot dérive de la préposition latine ad (« à ») et du verbe dicere (« dire »). L’addictus était officiellement « dit à » ou « adjugé à » son créancier. Ces mots s’utilisèrent aussi à l’époque féodale pour désigner l’état de servitude où tombait un vassal incapable d’honorer ses dettes envers son suzerain. Dans le vocabulaire juridique de la Rome antique, le mot latin addictus désignait une contrainte par corps pour l’homme qui, ne pouvant rembourser ses dettes, devenait l’esclave de son créancier sur ordre du tribunal. Cet ordre s’appelait addictio, terme latin qu’on traduit parfois en français moderne par addiction. Dans l’addiction qui nous occupe, l’esclavage n’est plus juridique mais psychologique, physique et même parfois financier (endettements).
L’addiction, « une contrainte par corps pour une dette que l’on ne peut solder ». Intéressant… En effet, au cœur du mystère christique, se trouve le rachat de nos fautes. Le Christ offre sa vie pour nous, nous sauve et fait notre salut. Il nous rachète gratuitement, nous libère de toute dette à l’Origine avec, comme seule injonction : Aime, donne, sers, sois fécond. Nous avons reçu gratuitement, donnons gratuitement.
« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté, annoncer l’année de miséricorde du Seigneur. » (Is 61,1-2 et Lc 4, 16-21)
En espagnol, « salut » veut dire à la fois santé et salut. En hébreu, le mot « shalam » signifie être complet, être sain, restaurer, restituer, payer de retour, être en paix, rendre le bonheur, être ami de Dieu. Comme si, pour être en bonne santé, il fallait être libre de toute dette, ce qui ferait de nous un ami de Dieu. « Je ne vous appelle plus serviteur parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. » (Jn 15,15)
Il est très important de revoir le trouble addictif à la lumière de l’histoire du salut. En effet, pour le dépendant le produit est tout, il est son idole. Une idole entraîne un asservissement corporel, psychologique et spirituel. L’addiction, une idolâtrie ? Certainement par de mauvais attachements. C’est sans doute ce qui explique que, chez bien des patients, la sortie de l’addiction s’accompagne d’un renouveau spirituel. Ou à l’inverse c’est la conversion religieuse qui permet la guérison de ces attachements pathologiques. « C’est Yahvé ton Dieu que tu craindras et serviras, t’attachant à lui et jurant par son nom. » (Dt 10, 20). Nous connaissons tous cette phrase du saint Curé d’Ars : « Laissez une paroisse sans prêtre pendant vingt ans, et l’on y adorera la Bête… ». « L’absence de Dieu, c’est la cause » nous dit l’écrivain Marguerite Duras, malade d’une addiction à l’alcool.
« Se découvrir fils bien aimé du Père, ultime guérison. »
Pour le docteur Viktor Emmanuel Frankl, il n’y a pas de guérison possible sans exercice de la responsabilité et la recherche d’une mission personnelle. Et, parce que nous sommes sauvés par le Christ, nous pouvons convertir notre culpabilité en responsabilité. Les personnes en situation d’addiction sont souvent noyées dans une culpabilité justificatrice d’un immobilisme mortifère. Le premier pas vers la guérison, c’est de prendre la responsabilité de ses actes : « oui c’est moi, c’est bien moi qui fais cela et j’en assume les conséquences ». Et ceci, en sachant que je n’ai rien à payer car le Christ a tout payé ! Nous sommes libres pour vivre et, ce qui est très important à comprendre, c’est que, par son don, le Christ Fils nous prend avec lui et fait de nous des fils de telle sorte que nous ne sommes plus sans port d’attache. Il nous affilie à l’Origine ; par le Fils, nous devenons fils du Père. Dès lors, cet attachement qui nous donne l’existence nous arrache à nos attachements idolâtres. Ainsi, guérir, c’est devenir fils, quitter (« être quitte ») la posture asservie du fils aîné ou du fils prodigue, et retrouver sa place dans une humanité de fils héritiers, de frères. Le fondateur des Alcooliques Anonymes a lancé son mouvement après une conversion spirituelle fulgurante. Tant et tant de récits de personnes enchaînées par l’usage de drogues ont été libérées par le don de la foi.
Alors, prescrire la foi comme médicament ? Certainement pas, mais que donne la foi si ce n’est un sens à la vie, un alpha et un oméga, et la force d’aimer ? Ainsi, soyons des chercheurs de sens et des donneurs de sens, auprès de toutes les personnes qui souffrent. Aidons les à chercher le sens de leur vie, qui part souvent dans tous les sens, à trouver leur mission et leur chemin de fécondité qui ouvrira leur vie à sa véritable fin. Et prions pour que chacun se découvre fils bien aimé du Père, ultime guérison.
Que nous soyons addicts ou non, la vraie et seule question de toute notre vie pourrait être celle-ci : et moi, quel est mon dieu, Dieu ?
Pauline de Vaux, médecin addictologue
Depuis 1983, la communauté Cenacolo se veut une réponse aux cris de désespoir de beaucoup de jeunes fatigués, déçus, drogués ou non-drogués, à la recherche de la joie et du vrai sens de la vie. Rencontre avec Franco Gedda, responsable avec son épouse, Bernadette, du Cenacolo en France.
« Le premier secret c’est la radicalité. »
Sub Signo Martini : Franco, pouvez-vous nous présenter les origines de votre communauté ?
Franco Gedda : Le Cenacolo est né en 1983 de l’intuition d’une religieuse italienne, Sœur Elvira. Elle a eu le désir d’aider les personnes en difficulté et en particulier les personnes addictes. Elle a ouvert une première maison en Italie ; aujourd’hui, la communauté regroupe soixante-deux maisons à travers le monde.
SSM : Avec votre épouse, Bernadette, vous êtes responsables de la communauté en France. Pouvez-vous nous raconter en quelques mots votre parcours ?
F.G. : Dernier d’une famille catholique, assez gâté, j’ai plongé dans la drogue pour fuir un certain mal-être, pendant vingt-trois ans, jusqu’à devenir esclave de l’héroïne. Au bout d’un moment, j’ai demandé de l’aide à ma famille. Ma sœur aînée, qui avait entendu un témoignage sur le Cenacolo, a compris que c’était fait pour moi. À trente-sept ans, je suis entré à la communauté en Italie, j’ai rencontré Sœur Elvira, saisi par son charisme. C’est grâce à l’adoration perpétuelle que j’ai pu faire la rencontre du Seigneur. Je reste un « pauvre type » mais j’ai rencontré le Christ.
SSM : Quelle réponse proposez-vous à ceux qui frappent à votre porte ?
F.G. : Notre vie tourne autour de trois piliers : la prière, le travail et l’amitié vraie. Chaque matin, nous commençons la journée par la prière puis nous nous mettons au travail, dans la maison ou à la ferme. Parallèlement, nous proposons aux familles des drogués un chemin de partage et de prière, notamment à travers deux sessions de « portes ouvertes » dans l’année.
SSM : Quels sont, d’après vous, les secrets de votre style de vie ?
F.G. : Le premier secret, c’est la radicalité. Ceux qui entrent chez nous ne consomment plus du tout d’alcool ni de tabac ; nous ne leur offrons aucun médicament de substitution. Notre vie est simple, dans la mesure où nous ne vivons que de dons. C’est capital pour nous, qui étions habitués aux plaisirs faciles et immédiats. Le deuxième secret, c’est le service : se donner gratuitement aux autres. Chaque nouveau reçoit un « ange-gardien », chargé de veiller sur lui ; ensuite, celui qui a été aidé peut devenir lui-même l’ange-gardien d’un autre.
SSM : Quelles sont vos plus grandes joies ?
F.G : J’avais moi-même été l’ange-gardien d’un garçon adopté, Jacques ; un jour, il a commencé à sourire puis est devenu lui-même l’ange-gardien d’un autre ; aujourd’hui, il est marié. Une autre joie : les parents de Rémi, qui étaient séparés mais avaient réussi à venir ensemble au Cenacolo pour aider leur fils, se sont réconciliés au bout de deux ans et demi de cheminement ; aujourd’hui, ils vivent à nouveau ensemble. Je suis vraiment le témoin privilégié de l’action de la grâce.
« N’ayez pas peur de devenir les citoyens du territoire numérique » déclarait le Pape François mais qui met aussi en garde contre un possible isolement dommageable (Laudato si, 47) produit par les moyens de communication. Ainsi, alors que les jeunes -voire très jeunes- peuvent rapidement devenir dépendants d’Internet, il est nécessaire de leur apprendre la liberté vis-à-vis de cet outil de communication, aussi utile que dangereux.
« La première qualité est la fermeté, la deuxième posture est la prudence. »
Sans cette conduite accompagnée où le parent éduque la liberté de l’enfant, la toile risque de devenir un labyrinthe.
Un séminariste de 5ème année