Le prêtre et les jeunes
L’Eglise a souvent eu une sollicitude particulière pour la jeunesse : elle la considère comme une semence de sainteté. Des générations de chrétiens sont marqués par des congrégations d’enseignants, par des patronages ou par le scoutisme.
Nous gardons également en mémoire quelques grandes figures de prêtres éducateurs telles que Don Bosco, éducateur né qui, hanté par la misère de la jeunesse ouvrière du Nord de l’Italie du XIXème siècle, fonde la société des Salésiens et les sœurs de Marie Auxiliatrice, entièrement vouées au service des jeunes ; ou plus récemment, Daniel Brottier, qui reprend en 1923 l’institution des orphelins apprentis d’Auteuil, œuvre consacrée à la formation des jeunes en difficultés sociales ; ou encore le Père Sevin, l’un des cofondateurs en 1920 avec le chanoine Cornette des Scouts de France et de l’Office international des Scouts catholiques. Mais ces figures de prêtre éducateur assez connues ne sont qu’un pâle reflet de toute l’action sacerdotale auprès de la jeunesse, particulièrement depuis l’époque moderne.
Des prêtres éducateurs ?
Mais au fond, pourquoi le prêtre peut-il être associé à l’éducation ? Qu’apporte de plus une présence sacerdotale dans l’éducation ? En quoi exactement consiste le rôle du prêtre vis-à-vis de la jeunesse ?
La mission principale du prêtre est de représenter Jésus Sauveur qui éduque les hommes à la foi, c’est-à-dire les prend là où ils sont pour les élever et les perfectionner dans leurs relations à Dieu. La vocation sacerdotale est donc dans son essence même une vocation d’éducateur et son domaine particulier est la vie spirituelle, la vie d’amitié avec Dieu. Parmi les nombreuses formes que peuvent prendre les ministères des prêtres, la jeunesse occupe une place particulière en tant qu’elle représente l’avenir d’une communauté, d’un peuple, de l’Eglise.
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Une paternité spirituelle
Le jeune lancé dans la vie se trouve confronté à des interrogations qu’il ne peut affronter seul. Il découvre peu à peu l’amour sous toutes ses formes : celui qui l’invite à maîtriser son corps, celui qui le conduit vers l’autre, celui qui l’accomplit en Dieu par la charité. Sa foi mûrit, son intelligence se développe. Comme une jeune pousse qui contient en elle-même tous les germes de fruits splendides, le jeune a besoin d’un tuteur qui vient orienter sa croissance dans le bon sens, le sens du bien. La mission de l’éducateur est précisément de jouer ce rôle de tuteur. C’est avant tout la tache spécifique des parents à qui il revient de donner aux enfants les éléments nécessaires pour devenir des hommes et des femmes libres et responsables. C’est aussi le rôle du prêtre en tant qu’il complète l’éducation des parents, en particulier en ce qui concerne la foi. Les jeunes qui lui sont confiés sortent délibérément du cadre familial pour apprendre autrement.
Le prêtre éducateur tient ainsi parmi les jeunes la place d’un père qui tout à la fois apporte une certaine sécurité morale et conduit peu à peu les jeunes à s’engager dans la vie selon la vocation qui leur est propre. Comme un père de famille, le prêtre éducateur, tout en assurant le rôle du tuteur, conduit le jeune au-delà de ses sécurités habituelles pour le mener là où il n’est encore jamais allé. Il a donc une vigilance toute particulière aux différents talents que Dieu a déposé en chacun des jeunes afin de les faire fructifier et de les mettre au service de l’Eglise toute entière. Ainsi, le prêtre éducateur n’est père non pas de manière charnelle, mais par la fécondité spirituelle qui découle de sa mission au service de la jeunesse.
Pour résumer, le prêtre est éducateur de par sa mission sacerdotale même. Certains prêtres le sont en particulier pour la jeunesse comme accompagnement de l’éducation reçue des parents, voire comme secours indispensable pour les familles en grande difficulté, en particulier en matière de foi. Le prêtre éducateur agit comme un père pour ses enfants en tant qu’il transmet aux jeunes la vie de Dieu.